Comme une enfant très alitée, la Centrafrique a été de bout en bout assistée par la Communauté Internationale dès les premières heures de l’accession brutale de Michel Amnon droko Djotodia au pouvoir jusqu’à nos jours; Comme un enfant sans repère, le pays n’a fonctionné que sur la base des feuilles de route concoctées de toutes pièces par les Chefs d’état de la sous-région ; Telle une peste virale, les Autorités Centrafricaines ont été de tout temps moins écoutées, parfois marginalisées voire exclues des grandes rencontres internationales sous prétexte que celles-ci étaient juste issues du pouvoir de la transition ;Comme une majeure incapable , l’avenir de la Centrafrique a été plusieurs fois débattu dans les grandes sommités internationales sans la présence effective de ses propres fils et filles ; Comme un Prêtre ou un Pasteur sans bible, un Imam sans le Coran, la Centrafrique a été privée durant toute la transition de ses forces armées nationales sous prétexte que celles-ci n’étaient guère républicaines et que le pays était d’une manière ou d’une autre sous embargo imposé par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies. A force d’inventorier à la va-vite l’ère de la transition, on peut affirmer avec insistance que la parenthèse Seleka avait véritablement désinscrit le pays dans le concert des nations. Au jour d’aujourd’hui, on peut également dire sous l’ombre d’aucun doute que le retour à l’ordre Constitutionnel de la Centrafrique, acté ce jour 30 Mars 2016 par l’investiture du président Faustin Archange Touadéra, sonnera à coup sûr la fin de cette errance institutionnelle. Il est clair que la Centrafrique reprendra au sortir de cette investiture sa place dans le concert des nations. Ce qui revient à dire que la souveraineté nationale n’est plus relative comme ça été le cas sous la Transition. Le président nouvellement élu et intronisé ce jour-ci pourrait sans coup férir mettre en musique tous ses programmes d’action. Même l’armée nationale, qui était sous embargo des Nations Unies à un moment donné, pourrait connaitre dans les toutes prochaines heures les reformes structurelles du nouveau régime. Qu’on ne s’en cache pas, la Centrafrique a de nos jours un nouveau visage institutionnel et une nouvelle Constitution. Plus que le mal Centrafricain a parfois pris le visage des Institutions, le peuple espère que le nouveau locataire du palais de la Renaissance impulsera une nouvelle dynamique pour la consolidation de la paix, la réconciliation nationale, la sécurité durable, le vivre-ensemble, la reconstruction nationale, la résurgence d’un état viable, la justice sociale….Le peuple espère également que le quinquennat du président Faustin Archange Touadéra sera basé sur la rupture , l’obligation de résultats à tous les niveaux et le renouvellement de l’élite. Dans son discours d’investiture, le président FAT a fait mention des grands chantiers qui attendent le pays. Il s’est longuement appesanti sur la sécurité et la défense de l’intégrité nationale. En plus, il promet d’engager le Désarmement, la démobilisation et la réinsertion des combattants dans un bref délai. Il appelle sans relâche tous ses concitoyens à prôner la paix. FAT promet de refonder totalement l’armée au point de la rendre républicaine. Il s’est en outre engagé solennellement à favoriser le dialogue inter-centrafricain dans la vérité, la concertation permanente et le consensus. De surcroit, il promet de mener une lutte sans merci contre la corruption, la fraude et le détournement des deniers publics. FAT compte aussi assainir les finances publiques et mener une reforme agraire afin d’assurer une sécurité alimentaire au pays. Le nouveau locataire met un accent particulier sur la capacité de production de l’énergie en Centrafrique. Il souhaite que cette capacité soit revue à la hausse pour couvrir plusieurs ménages en matière d’électricité. Dans le domaine de l’économie, il compte favoriser la création d’hommes d’affaires nationaux. Sachant que la route est le fer de lance du développement, FAT compte réhabiliter la quasi-totalité des infrastructures routières du pays. Il entend endiguer le chômage par la création des emplois et promouvoir la relance de l’économie nationale. Selon FAT, la décentralisation demeure une reforme majeure qu’il doit absolument engager. Il veut donner davantage d’autonomie aux Collectivités. Ce faisant, il prône la bonne gouvernance et une justice impartiale. Il promet de constituer un gouvernement de compétence fondé sur les critères de la rigueur, la probité, l’éthique, la discipline et l’exemplarité. Le discours d’investiture de FAT a véritablement le mérite de captiver l’attention de tout le monde. Espérant que ce discours ne soit pas seulement un agencement de promesse mirobolante et pétaradante. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’Essor mettra le gril de la transparence médiatique sur son quinquennat dans l’unique but de scruter dans les moindres détails la faisabilité de toutes les mesures qu’il a annoncées dans son discours d’investiture. En somme, méditons ensemble cette assertion du défunt président Boganda qui dit : « la division, le tribalisme et l’égoïsme ont fait notre faiblesse dans le passé, la division, le tribalisme et l’égoïsme feront notre malheur dans l’avenir » fin de citation. Tels sont les mots contre les maux que nous vous proposons pour l’investiture du président FAT.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE