L’affaire d’exploitation et abus sexuels est devenue une monnaie courante au sein des forces internationales déployées en République centrafricaine sans qu’il y ait des sanctions idoines. De la MINUSCA, à la Sangaris et l’Eufor, aucune force internationale n’est épargnée de ces actes d’exploitation et d’abus sexuel sur les enfants en Centrafrique. A cet effet, la Coordonnatrice spéciale pour l’amélioration de la réponse de l’ONU à l’exploitation et aux abus sexuels, Jane Holl Lute, est attendue ce jeudi 7 avril 2016 à Bangui.
Le porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Vladimir Monteiro a annoncé au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission du 6 avril 2016, la visite de Jane Holl Lute à Bangui, la capitale centrafricaine.
Nommée en février 2016, Mme Lute a pour mandat d’appuyer les efforts de l’organisation pour mieux harmoniser les opérations de maintien de la paix et les systèmes de protection des droits de l’homme et renforcer la réponse des Nations Unies aux cas d’exploitation et d’abus sexuels.
«La visite de cette responsable des Nations Unies illustre l’engagement de l’organisation de combattre ce fléau. Il s’agit notamment du déplacement dans la préfecture de Kémo, le deuxième en quelques jours -, d’une équipe multidisciplinaire dirigée par la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général suite aux allégations d’exploitation et d’abus sexuels » a fait savoir Vladimir Monteiro avant de préciser que « Ce déplacement entre dans le cadre des enquêtes et pour rencontrer les autorités et la société civile locales ».
Selon Monteiro il y a des mesures récentes pour combattre ce fléau dont l’exploitation et abus sexuels. Parmi les autres mesures, le porte-parole a annoncé la signature, par les acteurs humanitaires en République centrafricaine (agences des Nations Unies et ONG nationales et internationales), d’un Code de conduite qui rappelle leurs obligations en matière d’exploitation et d’abus sexuels.
«Les signataires du Code se font ainsi l’écho de la loi centrafricaine et déclarent, entre autres engagements, qu’il est strictement interdit à tout membre de la communauté humanitaire de commettre tout abus ou tentative d’abus sexuel; de profiter d’une position de vulnérabilité à des fins sexuels; et de se livrer à tout type d’activités sexuelles avec des enfants » a-t-il indiqué.
Au niveau de la MINUSCA, le porte-parole a fait état de deux formations. La première, à l’intention de points focaux qui seront chargés, au sein de leurs sections et secteurs respectifs, de recueillir les informations et référer les allégations d’actes d’exploitation et abus sexuels à l’équipe de la déontologie et discipline (CDT) de la mission. La deuxième formation est un projet pilote dans les opérations de paix, destinée à former des experts dont le rôle premier sera de recueillir et de préserver les preuves liées aux exploitations et abus sexuels impliquant son personnel. D’après le Porte-parole, cette équipe, qui se déploiera sur le terrain dans les 24h suivant la survenue d’actes d’exploitation et d’abus sexuels, constituera un atout important en vue de la célérité et la qualité des investigations par les enquêteurs nationaux et/ou des Nations Unies.
Il convient de souligner qu’en dépit de multiples cas d’exploitation et abus sexuels commis par les différentes forces internationales en Centrafrique, aucune justice n’est malheureusement rendue aux victimes qui en souffrent.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC