BANGUI, (Reuters) - Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a désigné le nouveau gouvernement dirigé par son ex-directeur de campagne, Simplice Sarandji, et dans lequel figurent plusieurs de ses anciens adversaires politiques, a annoncé lundi la radio d'Etat centrafricaine. Selon un communiqué lu à la radio, trois anciens candidats à la présidence de la République qui avaient apporté leur soutien à Faustin-Archange Touadéra entre les deux tours ont obtenu des ministères régaliens : Joseph Yakété à la Défense, Jean-Serge Bokassa, fils de l'ancien empereur Jean-Bedel Bokassa, à l'Intérieur, et Charles-Armel Doubané aux Affaires étrangères. Le portefeuille des Finances a été confié à Henri-Marie Dondra, qui dirigeait depuis près de 20 ans le Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace), basé au Bénin, et celui des Mines et de l'Energie à Léopold Mboli Fatrane, qui
avait déjà occupé ce poste de 2011 à 2013 sous la présidence de François Bozizé.
En tout six anciens ministres du chef de l'Etat renversé en 2013 par l'alliance rebelle Séléka, majoritairement musulmane, retrouvent un strapontin. Trois de 23 ministères (Education, Service civil et Elevage) ont été attribués à la minorité musulmane. En revanche, aucun dirigeant issu de l'alliance Séléka ou des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka qui l'ont combattue à partir de 2014 ne participe au gouvernement. Faustin-Archange Touadéra a été élu en février dernier lors d'une élection présidentielle censée tourner la page de ce conflit ethnique et religieux qui a fait des milliers de morts depuis mars 2013. Lors de son investiture le 30 mars, le nouveau président s'est fixé comme priorités de désarmer les milices, réformer l'armée et développer le secteur agricole.
(Crispin Dembassa-Kette; Tangi Salaün pour le service français)