Par Lionel ZOUMIRY
Depuis la récente crise militaro-politique qui a secoué la République centrafricaine en 2013, plusieurs enfants non-scolarisés, sont localisés dans la Préfecture de l’Ombella M’opko, précisément dans la Sous-préfecture de Bossembélé sur l’axe Lambi, à plus de 200 km de Bangui, par l’ONG « Enfants Sans Frontières » qui, à travers ses actions sur le terrain, a pu découvrir la situation dramatique des enfants de cette localité qui n’ont pas accès à l’école depuis plus de 5 ans. Selon l’équipe d’ESF qui se trouve déjà sur le terrain dans la zone, à part la situation scolaire, on note également la situation sanitaire dont aucun centre de santé n’est opérationnel dans ladite zone, auquelle, aucun véhicule n’a emprunté depuis plus de 30 ans. En réponse à ce phénomène qui induit des risques humanitaires, ESF, a décidé de secourir les enfants, femmes et les personnes âgées de la localité, en employant un agent de santé au servie de plus 20.000 habitants et 16 agents parents qui s’occupent de la scolarité des enfants dans les villages Ndjongo, Dolémé, Bogoro, Yom…
ESF, avec de ses partenaires, notamment l’UNICEF a lancé depuis le mois de décembre 2015, un projet intitulé « ETAPE ». Ce projet de construction des écoles temporaires a permis à l’ONG de déclencher un programme d’éducation en faveur de plus de 2000 enfants affectés par la crise dans la localité. Mais, faute de moyens conséquents, l’ONG se limite dans les zones citées, en attente de l’appui des partenaires voire du gouvernement pour étendre le champ d’action de la vulnérabilité.
« L’issue de plusieurs enquêtes et études menées dans le cadre des actions de développement nous a permis de comprendre l’enjeu de la situation. Des lors, nous avons décidé de mener le combat de secours aux populations, notamment l’éducation et la santé des enfants de cette zone inaccessible par les autorités de Bangui depuis 30 ans », explique le Coordonnateur de l’ONG ESF, Kévin Brice KAKPEYEN.
La situation sécuritaire en question…
En effet, après la crise, cette zone est encore sous contrôle des antibalaka se sont vus disséminer au sein de la population civile. Ces hommes armés sont en possession des engins de guerre ramassés après les combats survenus dans les villes de Boda, Boganangone…la période où la crise était encore sur la braise. Après plusieurs sensibilisation, des employés de l’ONG ESF, à leur tête, le Coordonnateur Brice Kévin KAKPEYEN, la plupart de ces antibalaka lourdement armés, se sont dits prêtent à remettre aux autorités compétentes, tous ces engins de guerre.
La situation est similaire dans d’autres villages près de la ville de Boda où séjournent d’importantes bandes armées, notamment d’autres antibalaka qui veulent rendre leurs engins de guerre, mais compte tenu de la distance de la zone et l’absence des autorités compétentes en la matière, s’engagent à le faire le moment opportun. C’est la raison pour laquelle l’ESF a décidé d’y déployer ses employés dans la zone, en vue de porter encore plus loin ses actions et sensibiliser ces derniers de ne plus faire usage d’exaction avec ces engins et qu’ils attendent la suite de leur plaidoyer au niveau de Bangui, en vue d’un éventuel appui.
Dans ses efforts de ramener la sérénité auprès des populations civiles de cette zone, l’ESF qui travaille en étroite collaboration aussi bien avec de l’Education, le ministère de la Défense qu’avec ceux et de la Jeunesse, qui apportent un soutien considérable aux actions des enfants voire les jeunes, entend porter le message également aux autorités de la MINUSCA, l’UNFPA, l’UNICEF…pour plus d’action en faveur de ces populations abandonnées à leur triste sort.
Lionel ZOUMIRY