En République Centrafricaine, tout le monde aspire à un mieux vivre suite à la bourrasque qui a failli emporter la cohésion sociale frôlant ainsi de près une guerre civile. Il est évident que ceux qui ont pris les armes avaient effectivement programmé un génocide à la Rwandaise en prétextant une crise identitaire. Alors que celle-ci n’avait rien à voir avec un conflit réligieux. La rébellion de l’ex-coalition Séléka avait curieusement changé de stratégie pour le transposer sur le terrain des massacres des communautés chrétiennes et pourtant les musulmans et les chrétiens cohabitent en symbiose depuis les temps immémoriaux.
Un mouvement de jeunes baptisé Anti Balaka a été créé pour protéger et combattre la Séléka composée à plus de 80% des mercenaires tchado-soudanais. Les conséquence des affrontements de ces groupes rivaux vont être fâcheuses pour les civils tant musulmans que chrétiens, créant une fissure sur le plan social. La situation désastreuse a en effet conduit plusieurs milliers de centrafricains à trouver refuge sur les sites de fortune communément appelés « Ledger » pour se mettre en abris.
Ces personnes vivent trois ans après dans des conditions exécrables et sont exposées par les maladies de tous genres et la faim. En province, la situation est intenable parce que la majeure partie de la population a pris le chemin de la brousse tandisque l’administration publique est inexistante. Les fonctionnaires et agents de l’État affectés dans les régions sont contraints d’abandonner leurs postes à cause de la crise.
Bref! la liste des exactions commises par les sanguinaires rebelles de la Séléka ne sont pas exhaustives à tel point que le commun des mortels en Centrafrique ne jure que par un changement qualitatif pour pousser enfin un ouf de soulagement. Il s’agit également de mettre définitivement un terme aux hostilités et à la souffrance de la population qui broie du noir.
Maintenant, la question est de savoir comment les dirigeants du pays pourraient s’y prendre pour corriger les erreurs d’hier? En d’autres termes, les chantiers qui attendent le président de la République sont énormes pour remettre la Centrafrique laminée par des crises politico-militaires récurrentes.
Une économie exsangue
La préoccupation du peuple reste et demeure la restauration de l’autorité de l’État, le retour de la paix, doubler d’efforts pour une véritable réconciliation nationale, la pacification en mettant un accent particulier sur la mise en œuvre effective du processus DDR et la réhabilitation des forces de défense et de sécurité notamment le réarmement des Forces Armées Centrafricaines (FACA) mises à l’écart depuis le phénomène Séléka.
A ce sujet, les autorités de la transition n’ont pas su apporter des solutions idoines à la question même si le conseil de sécurité des Nations-Unies a voté une résolution visant l’embargo sur la vente d’armes à la Centrafrique.
Ces mesures Onusiennes ont accentué la faiblesse des forces armées centrafricaines à intervenir valablement pour assurer la sécurité de la population civile et protéger l’intégrité du territoire national.
A l’orée de cette nouvelle mandature, il convient de privilégier l’économie qui, à cause des conflits armés fracricides, est devenue exsangue. Pour la booster, il faut faire la part belle à la masse paysanne. La production cotonnière est au plus bas des espérances parce que l’Etat n’achète plus le coton entre les mains des agriculteurs. La situation du café est plus dramatique que les autres cultures. Donc, le président de la République doit mettre en place une politique volontariste pour encourager le monde rural à plus de production afin d’atteindre le seuil de l’autosuffisance alimentaire. A l’instant d’aujourd’hui, les centrafricains se contentent de la culture de subsistance.
Qu’on le veuille ou pas, les premiers actes du président de la République consisteraient à ramener la confiance entre tous les fils du pays en commençant par une assistance au secteur de l’agriculture et de l’élevage en passant par le secteur informel qui anime la vie économique de la Centrafrique. La réussite de ce qui précède est conditionnée par la bonne gouvernance et le respect des droits humains.