L’Union européenne a officiellement lancé mardi une mission de formation de l’armée centrafricaine, qui prendra le relais de l’opération française Sangaris, avec les forces de l’ONU présentes sur place, pour stabiliser la Centrafrique après trois ans de conflit.
La nouvelle mission, EUTM RCA, qui pourrait compter jusqu’à 200 hommes, ne devrait pas être opérationnelle avant l’été. Elle est censée succéder à une mission de conseil aux forces armées, EUMAM RCA, dont le mandat expire en juillet.
"Cette mission sera basée à Bangui et opérera pendant une période initiale de deux ans (...) Elle travaillera à rendre les forces armées centrafricaines (Faca) modernises, efficaces, inclusives et démocratiquement responsables", selon un communiqué publié à l’issue du vote des ministres européens de la Défense, réunis à Luxembourg.
Après le renversement du président François Bozizé et la prise du pouvoir en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka, la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent opposant milices principalement chrétiennes, les anti-balaka, aux rebelles Séléka, essentiellement musulmans.
La crise a fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, selon l’ONU. L’opération française Sangaris avait été déployée en décembre 2013 pour stopper les massacres intercommunautaires.
En avril 2014, l’UE avait commencé à déployer une force européenne, Eufor RCA, d’environ 700 hommes pour assurer le maintien de l’ordre à l’aéroport de Bangui et dans le camp de réfugiés de Mpoko, mais surtout dans le cinquième et le très sensible troisième district, qui compte la seule enclave musulmane restante de la capitale.
Elle a depuis transféré ses tâches à la force onusienne Minusca, devenu le pilier sécuritaire du pays fort de 10.000 soldats et 2.000 policiers, afin de stabiliser définitivement la situation. La France veut définitivement se désengager en 2016, mais laissera 300 hommes en RCA.
Avec l’appui de l’EUTM, l’ONU va oeuvrer au désarmement des milices et à la formation des Faca, 7.000 à 8.000 hommes souvent indisciplinés, mal formés et très peu équipés, accusés d’avoir commis de graves exactions pendant le conflit.