Environ 320 gendarmes et policiers sont en formation en police de proximité axée sur les droits de l’homme et les violences basées sur le genre et le sexe. L’objectif de cette formation est de donner au personnel des commissariats de police et Brigades de gendarmerie de Bangui, les connaissances et aptitudes nécessaires pour accomplir leur mission de manière professionnelle et respectueuse des droits humains.
La cérémonie d’ouverture de cette formation s’est déroulée, le 19 avril 2016 à l’Ecole Normale d’Administration et de la Magistrature (ENAM) à Bangui en présence de deux membres du gouvernement dont de la justice et de l’intérieur, ainsi que les représentants des institutions internationales. Sur financement des Etats Unis, la formation se fait en 10 sessions, du 19 au 30 avril. A la fin de la session, l’attente est que les Policiers et Gendarmes de l’Inspection des Forces de Sécurité seront en mesure d’intégrer le concept de police de proximité, respecter les droits de l’homme, protéger les civils et groupes vulnérables, maîtriser le concept du genre, intégrer les principes de gestion des cas de violences basées sur le genre, utiliser les outils de gestion conçu par le PNUD.
Les participants vont apprendre sept modules selon le programme présentant quelques rappels théoriques et en proposant des conseils pratiques. Il s’agit de police de proximité axée sur le respect des droits humains, la protection des civils, l’éthique et déontologie, les Droits de l’Homme, les patrouilles, les Comité Locaux de Sécurité (CLS, l’introduction au concept de Genre.
La crise socio politique que traverse la République Centrafricaine depuis 2013, a eu un impact négatif sur presque tous les secteurs sensibles de l’Etat y compris les Forces de Sécurité Intérieure que sont la police et la gendarmerie. Durant cette période, beaucoup de graves violations des droits de l’homme parmi lesquelles beaucoup de violences liées au genre et au sexe ont été commises. Ces forces n’ont pas été en mesure de donner la réponse appropriée en recherchant, arrêtant les suspects et en enquêtant sur les faits.
Les forces de sécurité intérieure faiblies sous l’effet de la crise, ont été encore désorganisées en raison du pillage des infrastructures. Ce qu’a souligné Flavien Mbata, le ministre centrafricain de la justice, des Droits de l’Homme, et Garde des Sceaux, « notre pays a connu dans le récent passé des cas graves de violences notamment les violences basées sur le genre. Et donc les acteurs judiciaires doivent être formés afin de pallier à ce problème».
Il est noté par ailleurs, au niveau de la Police et de la Gendarmerie une faiblesse de formation sur les règles d’éthique et déontologie policière, droits de l’Homme, protection des civils et des groupes vulnérables. Beaucoup d’entre eux n’ont pas de connaissances ou ont des connaissances très limitées du concept de genre et de l’attitude que doivent avoir les acteurs de prise en charge de premier rang qu’ils sont.
Selon le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et de l’administration du territoire Jean Serge Bokassa, « cette formation ouvre la voix à cette démarche et aussi à la question d’éthique et de la déontologie. C’est un programme qui vise à former le personnel de la police et de la gendarmerie permettant le redéploiement des services de l’Etat dans les villes de province. Cette formation en police de proximité répond aux attentes de la population. Car nous avons besoin des hommes de qualités ».
Afin de renforcer la sécurité des populations à Bangui, le PNUD a réhabilité 8 commissariats de Police et 3 Brigades de Gendarmerie à Bangui et octroyé plusieurs véhicules de patrouille. Dans le prolongement de cette action et pour palier à la carence en formation, le projet conjoint ministère de la Justice, le PNUD, la MINUSCA, en collaboration avec la Composante Police de la MINUSCA envisage organiser cette formation en police de proximité axée sur les droits de l’homme, au profit du personnel des unités de Police et de Gendarmerie de Bangui, outils de gestion de base des commissariats et des brigades ; en genre et prise en charge des violences basées sur le genre et le sexe. En République centrafricaine.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC