La méningite cérébro-spinale à méningocoques, une maladie qui "peut tuer en 24 heures", menace 450 millions d’Africains en 2016, ont alerté jeudi à Abidjan des spécialistes de huit pays du continent.
"La méningite à méningocoques est un fardeau mondial qui, selon les estimations, affecte chaque année 1,2 million de personnes et entraîne la mort de 135.000 d’entre elles", ont déclaré les médecins venus d’Afrique de l’ouest et du centre, réunis sous l’égide du groupe pharmaceutique français Sanofi.
Vingt-six pays qui composent la "ceinture africaine de la méningite s’étendant du Sénégal à l’Ethiopie - où vivent 450 millions de personnes - peuvent être lourdement touchés par des épisodes épidémiques", ont-ils averti lors d’une conférence de presse, appelant à une riposte efficace.
"La méningite pose encore problème, il faut réagir pour éviter des drames", a affirmé le Dr Elia Gilbernair de Sanofi.
"Nous avons, dans le passé, sensibilisé des pays en disant: +Faites des stocks de sécurité (en vaccin) contre la méningite qui arrive, souvent on n’est pas entendus. Et l’on attend le dernier moment, quand l’épidémie se déclare", a déploré le Dr. Gilbernair.
Le professeur Mamadou Kéïta Marouf du Mali a préconisé "une campagne de vaccination de masse pour prévenir une maladie qui décimait pratiquement une génération".
Pour son homologue du Burkina Faso, "pays au coeur de la ceinture", la Pr Yé Ouattara Diarra, la "méningite est devenue un problème de santé publique". Elle a donc appelé à "mettre l’accent sur la surveillance épidémiologique pour la détection précoce des cas".
Les épidémies de méningite en Afrique se produisent chaque année entre mai et décembre. La saison sèche, avec des vents forts de poussière et des nuits froides, exposent la population aux infections respiratoires et facilite la propagation des bactéries.
La maladie provoque une inflammation de l’enveloppe du cerveau et de la moelle épinière et touche principalement les enfants et les jeunes adultes.
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