Comment apporter une solution durable à la crise qui sévit en République Centrafricaine depuis un certain temps ? Une question cruelle à laquelle la communauté internationale au chevet du peuple mortifié s’y planche depuis des lustres sans apporter une solution définitive.
Le déploiement en septembre 2014 des casques des Nations-Unies sous la dénomination de la MINUSCA qui a remplacé les forces africaines de la MISCA n’arrive toujours pas à mettre hors d’état de nuire des petits groupes de rebelles bien connus sur la place de Bangui.
Avant les élections générales devant marquer le retour à la légalité constitutionnelle, la RCA donnait l’impression d’un protectorat car, les institutions de l’Etat étaient quasiment inexistantes et les forces de défense et de sécurité territoriales étaient mises sur le carreau par les autorités de la transition faute de confiance.
Aujourd’hui, la réhabilitation des Forces Armées Centrafricaines devient une nécessité, une urgence pour qu’elles viennent en appui aux forces internationales notamment, les soldats français de Sangaris et la MINUSCA pendant les opérations sur le terrain. D’ailleurs il a fallu que les FACA installent des barrières de contrôle dans tous les quartiers de Bangui pour que cette capitale retrouve la paix et la sécurité en un temps record.
A l’orée du premier quinquennat de Touadéra un mécanisme de désarmement des ex-combattants et des groupes armés qui continuent de sévir dans certaines villes de provinces s’avère nécessaire. Nous en voulons pour preuves, les agitations qui se passent aujourd’hui à Bambari dans le centre de la RCA. Cette belle et paisible ville est devenue le sanctuaire des ex-séléka et gouvernée officieusement par le général autoproclamé et sanguinaire nigérien Ali Daras qui sème la terreur et la désolation dans les familles au vu et au su de la MINUSCA.
La mise en place du gouvernement Sarandji qui a exclu les seigneurs de guerre sert de revendications pour les assaillants de Bambari et pourtant on ne signale aucune animosité du côté des Anti-Balaka. A l’heure où nous mettons sous presse cet article, beaucoup de bambariens craignant pour leur vie sont contraints de fuir une fois de plus de leurs lieux de socialisation pour se cacher dans la brousse à la merci des maladies et intempéries et des bêtes sauvages.
Une situation préoccupante qui n’émeut guère le gouvernement. N’est-il pas vrai que la résolution 2127 du conseil de sécurité des Nations Unies dont les termes sont, à n’en point douter, clairs c’est-à-dire que le désarmement doit se faire par la force pour libérer certaines zones du pays encore sous contrôle des éléments nuisibles à la paix sont encore d’actualité ?
Si les autorités de la transition n’ont pas convaincu la communauté internationale à doter le Haut-Commissariat à la Présidence de la République chargé du DDRR (Démobilisation, Désarmement, Réinsertion et Rapatriement (DDRR) des moyens de la mise en œuvre de sa politique, le président Faustin archange Touadera veut en faire une cause nationale.
C’est dans ce contexte qu’il a convoqué toutes les forces vives de la nation, toutes les communautés, les responsables des groupes armés et les sultans de Birao et de N’DéléIé dans la maison du peuple baptisée « le palais de la renaissance » pour un dialogue franc sur la sécurité et le DDRR.
Selon nos informations le Haut-Commissariat au DDRR dirigé par le Lieutenant-colonel Noël Selesson réputé intègre et travailleur sera toujours rattaché à la présidence. Le président FAT aurait affirmé devant plusieurs témoins que la réussite de son quinquennat ne dépendra que du succès du DDRR. Cette volonté si elle était confirmée sera une aubaine pour les Centrafricains qui sont épris de la paix.
Autres éléments à signaler l’exécution des recommandations des résolutions onusiennes qui sont restées lettres mortes. Les forces internationales n’ont jamais désarmé la petite bourgade de Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui. Ce territoire est entre les mains des intégristes qui sont aujourd’hui considérés de facto comme les maitres des lieux.
Pour l’homme de la rue si rien ne change, les forces internationales connaitront en fin de mandat un échec cuisant. La population réclame le désarmement de cette zone pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes comme cela se faisait. Elle souhaite la reprise entière des activités économiques et commerciales. Le peuple attend des nouvelles autorités un signal fort pour désamorcer la crise.
Selon certains experts en sécurité la stratégie idéale serait d’organiser dans un bref délai une opération de désarment forcé en utilisant la méthode de porte à porte dans la capitale centrafricaine avec le quadrillage des forces internationales. Car il est prouvé que dans certains endroits de ce pays, chaque famille est une véritable poudrière dissimulée.
Aujourd’hui avec l’élection de Touadéra, les centrafricains espèrent que la voie est maintenant libre pour les Forces Armées Centrafricaines (FACA). Elles doivent être déployées sur le terrain de concert avec les casques bleus comme cela se passe sous d’autres cieux. C’est d’ailleurs, le sens profond de leur présence sur le territoire national.
Autrement dit, on leur reprocherait toujours leur passivité coupable. Autre chose, l’on est à se poser la question de savoir si le désarmement ne fait pas partie de leur mission. La population réclame ni plus ni moins le désarmement pour que l’espoir de survie renaisse.
La balle est dans le camp des nouvelles autorités désormais aux commandes.