La base de la force Sangaris à Sibut, en Centrafrique, à été rétrocédée aux autorités samedi. Une étape supplémentaire d’un désengagement voulu par la France. Néanmoins quelque 300 militaires français devraient rester dans le pays.
La force française Sangaris a rétrocédé aux autorités centrafricaines, samedi 23 avril, sa dernière base située en province, à Sibut. “Un symbole, car les militaires français s’y étaient installés depuis février 2014 pour bloquer l’avancée de rebelles qui voulaient s’en emparer”, a expliqué l’envoyé spécial de France 24, Anthony Fouchard.
Déployée en décembre 2013 après des violences entre des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka et des ex-rebelles à dominante musulmane de la Séléka qui avaient mis le pays à feu et à sang, l’intervention de la force française et le déploiement de 12 000 Casques bleus de la Minusca avaient fait retomber les tensions. Des élections législatives et présidentielle ont finalement pu être organisées entre la fin 2015 et le début 2016.
Défi logistique
Ces trois dernières semaines, 210 hommes, 90 véhicules et 21 conteneurs sont partis de Sibut pour rejoindre Bangui, ce qui a représenté un véritable défi logistique et technique, a expliqué Anthony Fouchard. “Les différents convois se sont étirés sur près de 3 kilomètres jusqu’à rallier la capitale”, a-t-il détaillé.
Cette localité est “stratégique”, car Sibut constitue “un verrou qui permet de réguler l’accès à la capitale mais également d’accéder au nord et à l’est du pays”, a rappelé le correspondant de France 24. En octobre 2015, les soldats avaient dû y repousser une colonne de rebelles lourdement armés qui voulaient descendre sur Bangui.
Désengagement progressif de la force Sangaris
La rétrocession de la base de Sibut à la Centrafrique, voulue par le gouvernement français, est une étape de plus du désengagement progressif de la force Sangaris.
Estimant sa mission accomplie, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé en mars que la France mettrait fin en 2016 à la mission qui comptait 2 500 militaires au plus fort des tensions. Lors de sa visite à Bangui, le 30 mars, au moment de l’investiture du président centrafricain, Faustin Archange Touadera, il avait déclaré qu’il fallait “savoir refermer une mission”.
Des paroles qui avaient inquiété les autorités locales. Finalement, la force française Sangaris “demeurera” en Centrafrique pour aider à encadrer l’armée du pays, a déclaré le président français François Hollande, mercredi, à l’issue d’une rencontre avec son homologue centrafricain. Environ 300 militaires français, sur les 900 présents en Centrafrique à la fin mars, devraient rester dans le pays après la fin de Sangaris, notamment au sein de la nouvelle mission européenne EUTM-RCA.
La majorité des effectifs de Sangaris ayant quitté la Centrafrique seront redéployés sur l’opération Sentinelle pour faire face à la menace terroriste en France, ou sur l’opération Barkhane qui vise à lutter contre les groupes armés jihadistes au Sahel.