Les commerçants au port Sao à Bangui se plaignent par rapport à la pénurie des marchandises. Leurs commerces ne tournent plus depuis la suspension des navettes entre Bangui-Kouango à cause des exactions des groupes armés.
A 9 heures du matin où généralement l’ambiance est vive au port Sao, l’on constate une timidité qui a gagné les lieux. Les baleinières et les pirogues sont accostées au bord du fleuve. Pas de bousculade, les gens sont assis sous leur hangar en train de causer, laissant quelques marchandises un peu en distance.
Des marchandise comme le manioc et la courge sont moins visibles mais l’huile de palme, l’arachide sont quasiment inexistants sur le marché. Les restaurants sont vides.
Honorine, une marchande de manioc est assise sous un hangar avec quelques commerçantes. Elle explique son quotidien, « je vends du manioc ici depuis deux ans. Mais ces derniers temps, mes commerces ne marchent pas bien. Je viens le matin pour rentrer le soir avec peu de bénéfice. Je n’ai pas assez de marchandises car les baleinières ne voyagent plus. Le peu que j’achète chez les voyageurs de la pirogue ne donne pas assez de bénéfices pour me permettre de subvenir au besoin de ma famille. Je suis mère de sept enfants », a-t-elle déploré.
Paul Ngari, assistant du chef de poste du contrôle, se plaint également et affirme que toutes leurs activités sont paralysées, « c’est notre domaine, nous sommes habitués avec et ça ne sera pas facile pour nous de faire d’autres activités. Donc, nous demandons au gouvernement de trouver une solution rapide», a-t-il lancé.
Quelques responsables des baleinières côtoyés, ont expliqué qu’une baleinière peut transporter deux à trois cent sacs de manioc, des paniers de poissons fumés et autres articles. Par contre, une pirogue ne prend juste que dix à quinze sacs de manioc ou à défaut deux paniers de poissons fumés. Donc, ils sont obligés de traverser de l’autre côté du fleuve pour chercher quelques articles que de rester à ne rien faire.
C’est depuis plus de deux mois que les navettes sont suspendues entre Bangui-Kouango pour des raisons d’insécurité. Des démarches continuent d’être menées auprès des autorités centrafricaines pour pallier le problème. Entre temps, la galère prend les navigants, les commerçants et le panier de la ménagère est vide.
le port de Sao ravitaillent Bangui et ses environs en produits alimentaires comme le manioc, l’huile de palm, le poisson fumé, la courge et bien d’autres.