Le diocèse de Clermont a reconnu mardi une «erreur d'appréciation» dans sa gestion d'un prêtre soupçonné de pédophilie, qui risque les assises pour un viol et des agressions sexuelles sur mineurs commis en Afrique.
La cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) doit se prononcer aujourd'hui sur l'éventuel renvoi du religieux devant les assises pour les faits reprochés, qui auraient été commis en Centrafrique entre 2007 et 2010.
«Si le diocèse reconnait une erreur d'appréciation concernant cette période entre la révélation des faits à la justice et la mise en examen, il l'explique par une volonté de respecter la présomption d'innocence, dans l'attente d'un positionnement de la justice en tenant compte du fait que cet homme alors âgé de 43 ans, avait lui-même procédé à une démarche personnelle en alertant la justice», écrit l'institution religieuse dans un communiqué.
Six mois après son retour de Centrafrique, où il a exercé son ministère pendant trois ans, l'ecclésiastique avait confessé les faits à l'archevêque de Clermont, Mgr Hippolyte Simon. C'est sur ses conseils que le prêtre, avait ensuite adressé lui-même un courrier au procureur de la République de Clermont-Ferrand le 31 janvier 2011, pour se dénoncer.
Saisi en avril 2011, l'Office central pour la répression des violences aux personnes basé à Nanterre a ensuite enquêté en Centrafrique, identifiant trois victimes mineures dont une de moins de 15 ans.
Nommé à Riom pendant l'enquête le concernant
Prêtre dans le diocèse de Clermont depuis 1995, à Issoire puis à Clermont même où il s'est occupé des aumôneries des jeunes, le prêtre avait été nommé pendant l'enquête dans une paroisse de Riom, avant que toute activité ne lui soit finalement retirée lors de sa mise en examen pour viol et agressions sexuelles sur mineurs en septembre 2012.
Placé alors en détention provisoire et incarcéré à Saint-Étienne, il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire quelques jours plus tard.
Dans cette affaire le parquet de Clermont-Ferrand, tout comme le mis en examen, conteste le renvoi devant les assises. «On considère que l'infraction est délictuelle», a déclaré le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Pierre Sennès.
Le viol est un crime passible des assises, alors que l'agression sexuelle est considérée par la Justice comme un délit jugé par un tribunal correctionnel.
Un prêtre se dénonce pour des agressions sexuelles sur mineurs en Centrafrique
Le Parisien | 12 Sept. 2012, 10h17
Un prêtre auvergnat a été mis en examen et placé en détention provisoire après s'être dénoncé pour un viol et des agressions sexuelles sur mineurs commis en Centrafrique entre 2007 et 2010, a-t-on appris mercredi auprès du parquet. Cet homme de 43 ans avait adressé un courrier au procureur de la République de Clermont-Ferrand le 31 janvier 2011, six mois après son retour en France, a expliqué à l'AFP le procureur de Clermont Pierre Sennès, confirmant une information du quotidien La Montagne.
Sur les conseils de l'archevêque de Clermont, Mgr Hippolyte Simon, il confessait dans cette lettre des agressions commises sur des mineurs au cours d'une mission de trois ans en Centrafrique, a poursuivi le magistrat. "Il y décrivait clairement des actes répréhensibles", a indiqué M. Sennès. Saisi en avril 2011, l'Office central pour la répression des violences aux personnes basé à Nanterre a enquêté en Centrafrique, identifiant trois victimes mineures dont une de moins de 15 ans. Le prêtre a été entendu par les enquêteurs le 4 septembre dernier, confirmant les faits. Présenté le 6 septembre à un juge d'instruction, il a été mis en examen pour viol et agressions sexuelles sur mineurs, avant d'être placé en détention provisoire et incarcéré à Saint-Etienne. Le lendemain, son avocat a fait appel de cette dernière décision. Prêtre dans le diocèse de Clermont depuis 1995, à Issoire puis à Clermont même où il s'est occupé des aumôneries des jeunes, le suspect avait été nommé en septembre 2011 dans une paroisse de Riom, sous l'autorité d'un prêtre considéré comme "solide", a expliqué de son côté l'archevêché de Clermont. L'archevêché a confirmé que c'est Mgr Simon "qui a conseillé au prêtre de se dénoncer". Mais, fait-il remarquer, il a fallu près de deux ans entre les premières confessions et l'incarcération de cet homme. Selon La Montagne, les paroissiens de Riom ont été avertis le week-end dernier de la procédure touchant l'agresseur présumé, à travers un communiqué du diocèse lu au cours des offices. "Depuis novembre 2010, la justice est saisie de l'affaire. C'est à elle et à elle seule qu'il appartient de se prononcer", a souligné l'archidiocèse de Clermont dans un communiqué. "Particulièrement affecté par cette situation, Mgr Simon assure que sa pensée et sa prière vont d'abord à la jeune victime et à toutes les personnes qui souffrent et vont souffrir de cette situation", ajoute le communiqué.