Le Ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault s’apprête à imposer sa marque en Afrique centrale, largement délaissée par son prédécesseur Laurent Fabius.
Plusieurs ambassadeurs français arrivent au terme de leur mission en Afrique centrale et de l’ouest, une région stratégique secouée par de nombreux troubles. C’est l’occasion pour le nouveau ministre des Affaires Etrangères, Jean Marc Ayrault d’imprimer sa marque. Il découvre combien il est difficile de se faire une place au soleil africain face à l’activisme africain de Ségolène Royal, la présidente de la COP 21, et la mainmise du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur les dossiers de la zone sahélienne.
– Au Congo-Brazzaville, l’ambassadeur Jean-Pierre Vidon a fait valoir ses droits à la retraite à compter de mi-mai. Son successeur devra gérer la période post électorale difficile qui bouleverse actuellement le pays. Depuis la reconduction de Denis Sassou Nguesso, le 20 mars dernier à la tête de l’Etat après un scrutin contesté, les cicatrices de la guerre civile se sont en effet rouvertes, réveillant des antagonismes ancestraux notamment entre le nord et le sud du pays.
– En Centrafrique, l’ambassadeur Charles Malinas prépare son départ avec la satisfaction d’avoir réussi le pari d’organiser des élections dans un pays sans État et qui ont été, en dépit de nombreuses irrégularités, un succès pour la démocratie. Le peuple centrafricain a déjoué les pronostics en élisant Faustin-Archange Touadéra qui était loin d’être le candidat favori de la France. Le nouvel ambassadeur devra rapidement se mettre à la tâche afin de débloquer l’aide budgétaire promise par le président Hollande lors de la visite à l’Elysée du nouveau président centrafricain, le 20 avril dernier.
– Au Bénin, l’ambassadrice Aline Kuster-Menager arrive au terme de ses trois années de mission. Dans ce pays, l’ancien ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a subit un camouflet de taille avec la défaite, aux dernières présidentielles, de l’un de ses proches, Lionel Zinsou, ancien de la banque Rothschild et du fonds PAI Partners. Malgré ses nombreux soutiens à l’étranger, Lionel Zinsou s’est fait devancer par le très controversé Patrice Talon, largement plébiscité par les Béninois. L’ambassadeur de France devra jouer de ses qualités de diplomate avec le nouveau président toujours empêtré dans des affaires judiciaires et peu familier des affaires d’Etat.
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