BANGUI – Le site d’information WikiLeaks a révélé des documents concernant deux sociétés chinoises qui ont commencé à chercher du pétrole dans le nord de la Centrafrique, il y a plusieurs années, et qui pourraient revenir au pays si la paix est de retour.
PTI-IAS et PTI-AL sont deux filiales, appartenant à l’Etat chinois, Poly Technologies. Selon WikiLeaks dont les informations ont été rapportées par RFI, dans une note du ministère centrafricain des Mines, datant du début 2015, on apprend que PTI-IAS a signé, en 2007, un contrat avec l’Etat centrafricain pour la recherche d’hydrocarbures dans l’extrême nord du pays, autour de Birao. Le permis renouvelé pour quatre ans par décret en juin 2012, est donc toujours valable.
La note révèle qu’un bonus de 2 millions et demi de dollars devait être versé à l’Etat, en février 2013, ainsi qu’un crédit de 3,4 millions de dollars en équipements.
Cependant, selon toujours Wikileaks, il n’y en aurait aucune trace. L’autre société, PTI-AL, dispose d’un permis de recherche daté de 2011 pour un bloc de 25 000 km carrés, au nord de Ndele, le long de la frontière tchadienne.
Selon la note, là non plus, aucune trace du bonus de signature. L’Etat aurait dû percevoir 10 000 000 de dollars ainsi qu’un prêt de plus de 45 000 000 de dollars sur trois ans.
Ces sommes ont-elles été détournées ou n’ont-elles jamais été versées ? La note ne donne pas des précisions sur les questions. Néanmoins, la note conseille juste au ministre de reprendre contact avec ces deux sociétés, en vue d’une reprise de leurs activités. C’est d’ailleurs ce que préconisait aussi, en mai 2015, le forum de Bangui qui souhaitait voir l’exploitation du pétrole centrafricain démarrer rapidement.
Lors du Forum de Bangui, les participants avaient recommandé que pour tout projet d’exploitation et octroi des permis, le dossier devrait être validé par l’Assemblée Nationale avant son entrée en vigueur. Une recommandation prise en compte dans la nouvelle constitution du 30 mars 2016.
Sur le terrain, le RJDH a constaté que les deux sociétés chinoises sont déjà dans les zones concernées, notamment à Birao et à Ndélé pour la prospection.
Des sources locales, au moins 500 jeunes de ces deux villes ont été recrutés pour des petits travaux d’aménagement des sites afin de faciliter l’installation d’une équipe pour la prospection à Ndele. Ces sources indiquent la prospection de Birao est finie et il ne reste que l’exploitation.
Les informations du RJDH révèlent que ces deux sociétés vont poursuivre la prospection jusqu’à dans la zone de Bossangoa dans l’Ouham, où des gisements pétroliers seraient aussi découverts.
Le pétrole Centrafricain est longtemps considéré comme source d’instabilité politique depuis les années 90 dans le pays et le départ d’au moins 3 présidents de la tête du pays.
Pour des observateurs de la vie publique, des conflits se créent par des puissances autour de son exploitation. Le nouveau pouvoir parviendra-t-il à extraire le pétrole Centrafricain? difficile de répondre à cette question.