Bientôt Bangui va sombrer dans le noir. C’est le résumé qu’on peut faire du nouveau programme de délestage établi par La Direction Générale de cette société et classé encore en secret d’État.
Les difficultés d’ordre matériel et financier que connaissent la seule et l’unique Société d’État de production et de fourniture d’électricité en Centrafrique n’est plus un secret de Polichinelle d’une part et d’autre part les centrafricains tout comme le milieu diplomatique se perdent la tramontane s’ils s’aperçoivent le train de vie élevé des cadres de cette société.
Les frais médicaux sont pris en charge à 100% dans cette société, du jamais vu. L’électricité en plus est gratuite et à vie pour tous les agents confondus sans parler de redistribution à titre onéreux dans les quartiers par ces même agents, qui sont vachement bien traités, à des ménages qui ne peuvent acheter de l’électricité directement à l’ENERCA.
A cela s’ajoute la discrimination opérée en fonction des titres et lieu de résidence du DG, du Ministre de tutelle, du Premier Ministre et du Président de la république.
Tel est le pourquoi l’électricité ne suffit pas les Banguissois de plus de deux décennies.
Un bref rappel historique
Durant le règne de Kolingba André, la ville de Bangui tombait dans le noir que juste 30mn, le temps de mettre en marche le générateur installé dans l’enceinte de la société. Et c’est une période ou l’électricité était un luxe.
Au temps de Patassé Ange Félix, Bangui était dans le noir que durant une heure du temps. A cette époque, il fallait électrifier certaines rues de Bangui afin de faire baisser le taux de banditisme. Ajoutant à cela, la venue d’une nouvelle classe des hautes personnalités à ne pas les omettre. Conséquence : hausse de demande en électricité.
Ces réalités centrafricaines décrites dans le régime Patassé s’accentuent durant le règne de Bozizé . Des nouveaux venus des derniers villages du Tchad ne veulent plus dormir avec la lampe tempête. Ils s’offrent eux même de l’électricité sans passer par la voix autorisée. Branchement illicite à gogo. Les agents tout comme certains de nos compatriotes ne veulent pas se laisser faire, ils s’y mêlent et le compte de la société est réglé à ses dépens. A cela s’ajoute une nouvelle politique de distribution de l’électricité mis en place par la « Haute autorité »: Le Quartier présidentiel, les lieux de résidence du PM, du Ministre des mines et de l’énergie, du DG de l’ENERCA, PLUS DE COUPRE selon ses termes. Devinez les retombées.
Sous Michel Djotodja, curieusement, la ville de Bangui en général n’était pas dans le noir. Pour justifier cette bienveillance, la société évoquait que durant son règne aucune société fonctionnait. Ce qui aurait permis à l’ENERCA de redistribuer tous les Kilowatts disponibles à la population.
Le régime de Maman Cathé quant à lui, a repris à son actif toutes ces mauvaises pratiques. Pour une meilleure planification de destruction lente de la société, la Maman nommait au poste de DG un de ses frères. Conséquence pas d’investissement, facturation selon les endroits et un plan de coupure qui dépasse 72heures dans certains quartiers de Bangui, Bimbo et Bégoua. Ce DG , encore en poste sous Faustin Archange Touadéra poursuit sa politique en initiant un autre programme de délestage qu’il qualifie de « confidentiel ». Il craint que les jeunes se font parler les pneus en flamme dans les rues et avenus. Ce programme confidentiel que CNC a pu avoir une copie, prévoit une augmentation du temps de coupure passant de 16 heures à 20 heures par jour. Si jamais ce nouveau programme de coupure d’électricité à Bangui va être mis en œuvre, quel sera son impact sur l’économie de notre pays?
Vigilance du nouveau gouvernement
Le nouveau gouvernement doit rester vigilant et surtout prudent aux faits et geste du DG de ladite société qui bat des ailles par des théories négativistes et dommageables pour conserver son poste. Il doit veiller à ce que les fonds octroyés par les Saoudiens pour la modernisation de la chaine d’électricité soient bien gérés afin que l’économie du pays redémarre et les hôpitaux fonctionnent comme dans d’autres pays en Afrique pour ne pas dire au monde. Ces fonds, il faut le souligner à nos lecteurs, prévoient l’acquisition des deux générateurs de grandes capacités à installer dans la ville de Bangui et redonner à deux grandes villes de l’arrière-pays une fois la centrale de Boali 3 devienne opérationnelle.