Ennemis d’hier, 120 jeunes, dont 52 femmes, de différentes confessions religieuses, ont travaillé ensemble pendant trois semaines à la réhabilitation de deux axes routiers dans la région de Kaga Bandoro. Ce projet, initié par la MINUSCA, a permis non seulement de rendre 22 kilomètres de routes praticables mais a aussi contribué à la réconciliation entre communautés.
Les indemnités versées aux participants, (2500 F CFA par jour, environ 4,40 US dollars) soulagent aussi des familles, très pauvres, qui font face à de grandes difficultés.
Désormais les axes entre Boto et Doukoumbé et entre Ndomété et Village Kassaï, 11 kilomètres chacun, sont praticables et équipés de système de récupération des eaux de ruissellement, qui endommagent régulièrement les pistes de brousse.
Ce sont les participants à ces travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO) qui ont sélectionné le type d’activité. En engageant les jeunes dans des activités qui leur apportent travail et revenus, en faisant travailler ensemble des musulmans et des chrétiens, la MINUSCA renforce la cohésion sociale et contribue à éloigner les jeunes des groupes armés.
« J’ai reçu quelque chose qui va me permettre de m’occuper de ma famille (…) Sur le chantier, tout s’est bien passé. Il n’y a pas de haine, on a laissé dernière nous tout ce qui s’est passé. Maintenant nous voulons vivre ensemble », a expliqué Paulin Pugaza, l’un de jeunes qui a participé au projet.
Même satisfaction de la part des habitants, qui comme Moise Nkaya-Konsamalé, parent d’élève de la commune de Boto, estime que « le travail doit continuer ». « Entre musulmans, chrétiens, jeunes, vieux, on travaille tous ensemble. Ca marque la réconciliation des fils du même pays, c’est un bon départ », a-t-il ajouté.
L’initiative va se poursuivre et prochainement des « jeunes à risque » travailleront, toujours avec le soutien de la MINUSCA, à la construction la salle de réunion de la mairie de Kaga Bandoro. A ce jour, les travaux à haute intensité de main d’œuvre initiés par la MINUSCA ont bénéficié à Kaga Bandoro à 1.861 personnes dont 35% de femmes.
Ce projet participe à la cohésion sociale et la coexistence pacifique entre et au sein des différentes communautés. Il permet la création d’emplois rapides, génère des sources de revenus pour les jeunes et contribue à reconstruction des infrastructures détruites durant les conflits.
La MINUSCA soutient ainsi les efforts du gouvernement centrafricain dans sa dynamique de réconciliation nationale, de stabilité communautaire et de développement.