Dans la course à la présidence de l’Assemblée nationale, des proches de l’ancien président centrafricain François Bozizé sont bien placés malgré leur mise en cause dans plusieurs scandales judiciaires.
Le 6 mai prochain, les députés centrafricains éliront le nouveau président de l’Assemblée nationale du pays. Un poste extrêmement convoité, notamment par les candidats malheureux à la présidentielle qui s’est tenue fin février 2016. Ainsi, Martin Ziguele, Anicet-Georges Dologuele et Karim Meckassoua se livrent une bataille sans concession pour accéder au perchoir. « Il pourraient à nouveau être déçus », confie un ancien diplomate spécialiste du pays. « Le choix se portera probablement sur une personnalité moins connu et plus malléable » analyse-t-il.
Le come back des « bozizistes »
C’est le cas notamment de certains proches de l’ex président François Bozizé bien placés dans la course au perchoir malgré d’importantes casseroles. Ex repris de justice mis en cause dans une affaire de détournement de deniers publics, le député Jean Symphorien Mapenzi, apparait comme l’un des favoris. Bien vu de l’entourage de François Bozizé qui l’avait nommé vice-président du Conseil Économique et Social, Mapenzi est par ailleurs un haut dignitaire de l’Église évangéliste « Christianisme celeste-Nouvelle Jérusalem », dont l’ex chef d’Etat est aussi un adepte.
Autre proche de Bozizé candidat à la fonction, Jean Michel Mandaba, ancien ministre de la santé de l’ex président, lui aussi mis en cause judiciairement dans une affaire de vol de voitures à l’étranger et revendues à Bangui. A Bangui, beaucoup soupçonnent Mandaba de vouloir accéder au perchoir afin de bénéficier d’une immunité lui permettant d’échapper aux poursuites judiciaires.
Quoi qu’il en soit, l’élection de Mapenzi ou de Mandaba – si elle a lieu – confirmerait la filiation boziziste des nouveaux dirigeants centrafricains et la grande influence des Églises prophétiques sur le nouveau pouvoir exécutif.