Le président de la RCA, le professeur Faustin Archange Touadera a participé en direct à l’émission phare de la RFI « Face à l’actualité. Cet évènement qui a eu lieu le lundi 2 mai 2016 au centre culturel « Alliance française de Bangui » a été animée par Juan Gomes.
Notons qu’il y avait la présence du premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, du ministre d’Etat directeur de cabinet à la présidence M. Firmin Ngrebada, de quelques membres du gouvernement et de l’ambassadeur de la France M. Charles Malinas parmi les spectateurs.
Vêtu d’un costume bleu ciel, Le président Touadera est arrivé dans ce centre culturel transformé en un lieu de spectacle à 15 heures sous les applaudissements du public acquis à sa cause. Accueilli par l’ambassadeur de France Charles Malinas et l’animateur de la RFI Juan Gomez, le Président Touadera a présenté les civilités au Premier ministre et aux officiels avant de s’installer sur l’estrade.
Au menu de cette émission, les attentes des centrafricains en général et les 63% en particulier qui ont voté pour le nouveau président, le DDRR( Désarmement Démobilisation, Rapatriement et Réconciliation), la Justice, la Relance du secteur de l’économie qui englobe aussi l’agriculture et l’Elevage ; la situation des réfugiés et des déplacés internes ; l’emploi des jeunes et la justice.
Il faut le rappeler le taux de participation était de 75% au premier tour de la présidentielle, ce qui explique davantage l’espérance des centrafricains à l’endroit du professeur Faustin Archange Touadera.
A l’aise sur le plateau de RFI, le président Faustin Archange Touadera a répondu sans tabou aux questions de quelques auditeurs de RFI triés sur le volet et installés dans le public. C’est le même son de cloche pour les questions du célèbre animateur Juan Gomez qui ont toutes eu des réponses adéquates. Le journaliste a d’ailleurs félicité le numéro un centrafricain de s’être prêté à ce jeu digne des pays démocratiques car en Afrique il n’est pas facile de voir des chefs d’État participer à ce genre d’exercice.
Dans ses réponses, le professeur Faustin Archange Touadera a mis beaucoup d’accent sur le Désarmement, la Démobilisation, la Réinsertion et le Rapatriement qui est pour lui est la condition siné qua none du retour de la paix, de la cohésion sociale et de la croissance dans son pays. Sans le DDRR , il n’y aura pas la sécurité et sans la sécurité, il n’ aura pas de développement.
« Le premier jour que j’ai pris service j’ai commencé à appeler les groupes armés. Nous allons tout mettre en œuvre avec tous nos partenaires pour réussir le processus du Désarmement, Démobilisation, la Réconciliation et le Rapatriement » a déclaré le mathématicien.
Toujours à propos du DDRR, on a retrouvé un président patriote, et protecteur. C’est dans cet ordre d’idée que le professeur Touadera a été intransigeant dans la réponse à la question d’un auditeur sur le rapatriement des mercenaires étrangers. « Comme leurs noms l’indiquent les combattants étrangers doivent être rapatriés chez eux » a déclaré le numéro un centrafricain.
Au sujet des Forces Armées centrafricaines, le président a promis des grandes réformes : La RCA va passer d’une force de projection à une force de garnison. «Nous nous, engageons à aller vers les forces de garnison, nous allons étudier les menaces et établir des casernes sur toute l’étendue du territoire » a assené Touadera devant les spectateurs.
Le président Touadera a par ailleurs réitéré son vœu de faire des FACA une armée républicaine et pluriethnique. Il a annoncé être déjà en discussion pour le lancement d’un vaste programme sur ce sujet.
Aux groupes armés et ex rebelles qui réclament des postes de responsabilité ou qui veulent profiter du port illégal des armes pour imposer leurs vues, le président a sifflé la fin de la récréation: « Nous avons une constitution, nous devons la respecter. Aujourd’hui consacrer les groupes armés serait consacrer leur existence« .
Répondant à la question de Mme Thérèse sur les préoccupations des déplacés internes notamment ceux du Ledger de Bangui M’poko, FAT a déclaré que c’est une priorité de l’heure. Il a évoqué que c’est l’insécurité et la destruction massive des maisons dans le 5è et 3è arrondissement de Bangui qui empêchent le retour de ces derniers. Très préoccupé par cette situation Touadera a promis revenir avec des solutions, voire une solution de fortune pour aider provisoirement les concernés dans un avenir proche.
Autre fait marquant de l’émission, la situation de quelques 450 à 600.000 réfugiés. Pour le président centrafricain, ces chiffres sont énormes. Touadera a encore rappelé que le retour définitif de tous les réfugiés au pays, était lié à la réussite du DDRR. Car les gens sont partis à l’étranger parce qu’ils se sentaient en insécurité chez eux. Il a annoncé qu’il allait travailler de concert avec le HCR pour trouver une issue rapide à ce problème.
Répondant à la préoccupation de François sur l’agriculture, le chef de l’Etat centrafricain a répondu en ces termes : «Nous allons procéder à la relance de l’agriculture parce que 80% de nos populations vivent dans l’arrière-pays. Nous devons faire en sorte que nos populations reprennent le travail de la terre. Mais avant tout l’urgence c’est le désarmement, la réhabilitation des pistes rurales et la distribution des semences et des intrants.
Touadera veut se surpasser de l’agriculture de subsistance et développer ce secteur pour créer des emplois. « Nous n’allons pas rester dans l’agriculture de subsistance, nous devons aller vers la mécanisation de l’agriculture » a déclaré le mathématicien centrafricain.
Quant aux questions du retour des bailleurs de fonds et du développement des infrastructures économiques comme la cimenterie de Nzila toujours en attente d’exploitation, le professeur Touadera entend améliorer le climat des affaires. Il n’oublie cependant pas que le nœud de tous ces problèmes est le retour de la sécurité. FAT a souligné qu’il allait convaincre les groupes armés à déposer les armes. Il a précisé que ces forces du mal érigent des barrières pour empêcher les fonctionnaires de lever les impôts.
En fin, le président Faustin Archange Touadera a reconnu qu’il n’y a rien de plus important que la paix. La reconstruction des infrastructures provinciales et la décentralisation sont également des urgences pour le magistère de ce dernier qui tient coûte que coûte à alléger la souffrance des populations rurales souvent livrées à elles -mêmes.
Enfin, le chef de l’État annoncé un de ses projets phares de la campagne qui est la gouvernance locale. Pour réussir le désarmement, les autorités doivent coopérer avec les chefs de groupe, de village et de terre afin de mieux cerner les problèmes.