A titre d’exemple, peu n’auront pas oublié en 2013, l’irruption d’un groupe de Séléka sous les fenêtres de Djotodia au LEDGER pour lui réclamer leur dû financier. Les mercenaires voulaient être payés. (Photo au dessus)
Ce ne fut point, ils ont alors amplifié les brigandages et les crimes à grande échelle dans les provinces.
Au fin du fin, que pouvait-on espérer, dans l’intérêt de la Centrafrique s’entend, d’une bande de brigands dont les 3/4 ne parlent même pas une des deux langues officielles du pays ?
Le cas ANTI-BALLE-AKA 47 est plus facile à résumer.
Dans sa genèse, le fondement des ANTI-BALAKA, c’est le PATRIOTISME, et l’envie d’en finir avec les exactions Séléka. Mais ce sentiment noble du départ fut vite abandonné ou presque, pour s’abîmer dans la criminalité, le banditisme, les prédations et les règlements de compte.
Le projet SANGARIS de l’armée française, mal ficelé, d’entrée, s’était trompé d’objectif. Les français avaient pour consigne de venir taper de l’arabe. Ce faisant, ils sous-estimaient les nuisances connexes des Anti-Balaka, ce qui leur permis de proférer allègrement, et en toute impunité; et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, de s’essaimer dans tout le pays, en cherchant systématiquement le clash avec et les Séléka, et surtout avec les civils de confession musulmane qu’ils confondaient volontairement.
Et pour quelques civils musulmans qui prenaient langue avec les Séléka, ce sera toute la communauté musulmane que les Anti-Balaka stigmatisaient et cherchaient à exterminer.
EN FINAL, si ANTI-BALAKA et SELEKA sont antinomiques, ils se rejoignent tous sur la criminalité, la délinquance, les exactions, les pillages, et l’exploitation économiques des pauvres populations.
LA SANCTUARISATION
L’analyste Alain Badiou parle de ‘demie-anarchie” des bandes armées incontrôlables ou contrôlables, de la déliquescence de l’Etat, le pendant de la montée en puissance des bandes rebelles, avec toutes les atrocités qui en découlent.
Et il avait utilisé un terme s’appliquant à merveille au cas centrafricain, “LE ZONAGE”. Ce qui revient en plus clair à parler de l’émergence dans le pays de “zones de non-droit” sous le contrôle des rebelles qui y sont puissamment installés.
La petite lumière qui porte à espérer que la crise centrafricaine n’est pas insoluble, c’est que jamais durant ces trois années, la RCA n’aura connu, comme au Burundi, et pire encore au Rwanda, de FRACTURES IDENTITAIRES, en dépit des efforts infructueux des Séléka de tenter d’instrumentaliser la religion musulmane afin de susciter l’adhésion à leur cause des musulmans centrafricains.
La guerre civile en Centrafrique n’a jamais été un conflit religieux, avec les chrétiens d’un côté et les musulmans de l’autre. Et les dits conflits intercommunautaires ne se fondent que sur des artificialités démagogiques et des analyses d’ignorants superficiels.
A QUOI SERVENT LES FORCES INTERNATIONALES ?
Par définition, les Forces internationales, lorsqu’elles investissent un pays tombé dans le chaos de la guerre civile, n’y viennent pas pour faire la guerre, mais pour S’INTERPOSER, afin, selon une théorie onusienne, de ne pas amplifier les conflits en cours.
Mais ceci a des failles. Ces Forces n’agissant pas, ne prenant pas l’offensive, ne font que REAGIR. En quelque sorte comme des médecins arrivant après que le malade soit déjà tombé dans un coma avancé.
Aussi comme l’expliquait le Colonel De Lacan, elles ne font que globalement de la “Police de proximité.”
La puissance de feu des SANGARIS et de la MINUSCA, si autorisée à l’affrontement, éradiquerait les forces rebelles très vite.
Cependant, cas de la MINUSCA, les volets sociaux et politiques ne sont pas omis. Car à terme, il faudra bien en finir. Ce qui entraîne la MINUSCA à nécessairement chercher à NEGOCIER avec les bandes armées.
La MINUSCA n’est pas là pour faire la guerre, elle est la pour tenter de PACIFIER.
Mais, la logique des bandes armées rebelles est rigoureusement opposée celle de la logique de la négociation, ou de la discussion politique. Ainsi, comme noté à plusieurs reprises dans des situations concrètes, il y a incompatibilité entre ces deux processus.
Avec des intérêts opposés, les négociations de paix ou politiques se heurtent donc à des visées divergentes. Aussi, généralement, les rebelles ont-ils toujours tendance à jouer sur les rapports de force. Ce qui, pour tout négociateur, même le plus expérimenté, constitue un casse-tête sans nom.
ET TOUADERA DANS TOUT CA ?
Le pays se remet doucement de la crise qu’il a traversée avec un retour à un semblant d’ordre constitutionnel, avec un nouveau chef d’Etat démocratiquement élu, un nouveau gouvernement, mais persiste et reste intact le douloureux dossier des bandes armées.
La problématique est donc complexe, voire inextricable. Parce que étant donné les profils de ces bandes rebelles, il serait vain de les aborder de la même manière.
La MINUSCA a compris que les ANTI-BALAKA pour l’immense majorité, n’espèraient au fond d’eux-mêmes qu’une chose, pouvoir retourner à leurs champs ou à leurs activités précédentes, ou que sans, que l’on puisse les occuper dans des activités lucratives.
Un rayon de soleil pour le président, déjà, selon les chiffres de la MINUSCA, plus de 3.000 Anti-Balaka auraient déjà désarmé.
Le plus épineux restant le cas des Séléka, notamment les plus radicaux, qui ne souhaitent pas négocier avec le nouveau président, mais malgré tout, ne peuvent faire fi de sa légitimité.
Faustin Touadéra ne pourra pas régler ce différent seul, c’est impossible, il le sait, il l’a dit; et pour une fois pas entendu depuis longtemps, il souhaite la disparition des bandes armées. Discours que Catherine Samba-Panza n’a jamais eu la hardiesse de prononcer.
En vérité, sans des biscuits pour négocier avec des individus ne fonctionnant qu’aux rapports de force, il nous semble évident, et comme le président l’avait également deviné, qu’il faille au plus vite reconstituer l’armée Nationale centrafricaine, les FACA. Car si les Forces internationales refusent la confrontation directe avec les rebelles, l’armée nationale elle le peut, car elle est là pour ça.
Si ceci est fait, restera le volet final, celui à ne pas oublier de la JUSTICE. Car il serait indécent de laisser impunis des criminels à grande échelle.
En conclusion, contrairement aux impatiences qui pointent déjà ici et là (même au sein de notre rédaction), il faut laisser du temps au nouveau président. Une crise aussi aiguë et profonde ne saurait se résoudre en un claquement de doigts.
ET LE TEMPS NE PEUT QU’ETRE EN FAVEUR DE FAUSTIN TOUADERA
CAR AVEC LE TEMPS, SEULE DONNEE QUANTIFIABLE, TOUT PYROMANE FINIT TOUJOURS PAR MANQUER DE CARBURANT. QUELQUE SOIT L’ARROGANCE D’UNE BANDE ARMEE, LA CLOCHARDISATION LA GUETTE SUR LA DUREE.