Le torchon brûlerait entre le personnel de la société centrafricaine de stockage de produits pétroliers (SOCASP) et les membres du bureau de cette structure a leur tête M. Sylvain DEA. Les faits remontent a plusieurs mois voire des années depuis la prise de service de l’actuel directeur général au lendemain de la prise de pouvoir par la seleka en mars 2013. Depuis, les tensions ne font que s’accentuer sans que les autorités de Bangui réussissent a étreindre le feu. Selon l’un des responsables syndicaux de la SOCASP, de nombreuses raisons seraient a l’origine de cet énième mouvement de grève. L’une des raisons principales est la non application de la grille salariale. « M. DEA et ses amis qui l’entourent (…) ne cessent d’augmenter leur salaire sans compter les primes colossales qu’ils touchent. Mais nous, nous galérons alors que nous avons nous aussi des familles a prendre en charge », crie un syndicaliste qui a requis l’anonymat. Ce dernier dénonce également l’implication des responsables de la socasp comme Yakota, Dimanche ou encore Fonnon et Seppo, qui seraient impliqués dans une affaire de détournement de fonds liés a la construction du 15e bac de la socasp. Plusieurs dérives entre autre la sur facturation des locations des engins lourds pour les travaux sont dénoncées par ces personnels visiblement très en colères et qui veulent coûte que coûte la tête de leur directeur général. Une femme faisant partie du syndicat serait contrainte d’abandonner le travail parce que mal entretenue par sa société.
Les autorités de Bangui dans tout ça
Depuis longtemps, il semble que Bangui juge nécessaire de faire la sourde oreille face a cette situation qui n’est que de trop. « Au temps de samba panza, nous avions crié en vain et rien ne s’est passé. Nous continuons a voir les mêmes bêtises. Personne n’est venu vers nous pour nous écouter » poursuit notre interlocuteur. Il ira même loin en parlant d’un laxisme des autorités de Bangui au temps de l’ancien régime. « Les autorités de Bangui étaient dans la poche de Dea sylvain. Imaginez vous un concours au poste du DG avait été lancé, mais l’actuel DG aurait corrompu l’ancien ministre Sokambi a l’époque et ce dernier a du coup annulé » poursuit-il. Selon lui, les dirigeants de la socasp seraient restés dans la même dynamique, celle de corrompre le nouveau ministre de tutelle pour la validation du projet de financement des travaux des bacs 4 et 5 et la réhabilitation de site de Salo saccagés par les ex seleka a l’époque. M. Dea aurait proposé une grosse somme d’argent à l’actuel ministre pour la validation du dossier. Les syndicalistes soupçonneraient également la secrétaire du DG de la socasp, qui serait l’une de ses concubines et qui est aussi une proche parente du président Touadera, de manœuvrer pour le maintien du directeur général. Les matériaux destinés à la construction du 15e bac seraient des anciens matériaux achetés par l’ancien DG. Or, l’équipe actuelle de la socasp utiliseraient comme de nouveaux matériaux. Les nouvelles autorités de Bangui qui ont la confiance du peuple centrafricain doivent tout faire pour arrêter cette hémorragie. Le nouveau ministre en charge de la socasp est lui aussi appelé a plus de vigilance pour ne pas tomber dans ce jeu de dupe.
Fred Stéphane SALAMOKOSSI