Dans le cadre de la réhabilitation et de la redynamisation de l’armée nationale en collaboration avec les partenaires internationaux en particulier l’Union Européenne engagée aux côtés de la RCA, la Force EUMAM qui s’emploie en termes de conseil aux forces armées vient de réhabiliter le Camp Kassaï et ce progressivement. C’est dans ce contexte que le ministre de la Défense nationale Joseph Yaketé a procédé à la cérémonie de coupure de ruban de cette infrastructure datée de 1946 qui vient d’être réhabilitée par l’EUMAM.
Outre le ministre de la Défense, on note la présence du numéro un de la Minusca Parfait Onanga Anyanga, Charles Malinas haut représentant de la France, la représentante de l’Union Européenne ainsi que le haut commandement de l’armée et la suite du ministre. Après l’honneur militaire dû au chef d’état-major et au ministre de la Défense nationale, le général de l’Eumam Dominique Laugela a pris la parole pour présenter l’objet de la cérémonie. « Monsieur le ministre de la Défense, monsieur l’ambassadeur, monsieur le représentant du secrétaire général des Nations Unies, monsieur le général force commander, monsieur le chef d’état-major, messieurs les officiers généraux, officiers supérieurs, officiers sous-officiers, madame carole Beaudoin et la cellule RSS de la Minusca, mesdames messieurs, Je salue la section projets des FACA avec le Colonel Yarafa et le lieutenant-Colonel Beguer qui ont fait avancer ces projets et le bataillon du génie avec son chef de corps le CNE Gazaga qui ne ménage pas ses efforts en réalisant tous les travaux. Je me permets de prendre la parole pour cette cérémonie d’inauguration, car le « projet Kassaï » tient au cœur des Faca ainsi qu’à EUMAM et à la Minusca. La réhabilitation de Kassaï a débuté il y a plus d’un an avec la restructuration des bâtiments de l’infirmerie, de CFK, de bâtiments des BIT exécuté avec le financement du PNUD. L’armurerie a été réalisée par UNMAS.
EUMAM a poursuivi la réhabilitation avec les financements de l’Ambassade de France à hauteur de 50000 euros et la partie que nous allons inauguré aujourd’hui a été financée par le Luxembourg qui a investi 400 000 euros sur l’ensemble du camp Kassaï. La réhabilitation de ce camp s’inscrit dans un véritable « projet Kassaï » pour en faire le « creuset de l’armée nouvelle ». Ce projet se décline en 3 grands pôles :
–le pôle instruction spécialisée
-le pôle agro-pastoral
-le pôle entrainement
Aujourd’hui, nous inaugurerons successivement deux réalisations majeures dans le cadre du pôle « instruction spécialisée » avec : le centre de formation médicale (50000 euros) le centre de formation (50000 euros). Ces formations sont cruciales pour mettre sur pied une armée moderne et professionnelle. En effet, l’information des forces armées est capitale aujourd’hui et demain encore plus avec la réorganisation des garnisons pour assurer le commandement et la circulation de l’information, et pour répondre aux menaces. La formation médicale permettra de former des spécialistes de plusieurs niveaux, d’abord au profit des armées, mais ces spécialistes santé pourront aussi venir en aide aux populations et je pense même que nous pourrons former des spécialistes civils dans ces centres. Nous verrons au passage le 3e centre de formation du génie/infrastructure qui a été financé par l’ambassade de France et où les stagiaires sont à l’œuvre avec des instructeurs européens. Ce centre est capital pour former les personnels du génie afin de réhabiliter Kassaï et ensuite contribuer à construire les casernes lorsque les garnisons seront régionalisées. Le bataillon du génie devrait d’ailleurs aussi aider les populations sur leur lieu de déploiement. Dans le cadre du pôle agro-pastoral, nous verrons également au passage l’élevage de poulets financés par le FAO et EUMAM, qui avec ses 1573 poussins nourris par le maïs récolté sur place contribuera à l’autosuffisance alimentaire des FACA. L’élevage porcin et la pisciculture sont en cours de réalisation. L’idée est aussi de mettre en place un mécanisme permettant la reconversion de FACA vers les métiers agricoles. Et je peux vous assurer que nous avons encore d’autres projets en tête. Je rappellerai aussi que la France et l’UE ont permis de financer l’équipement de l’ordinaire et du messe, la mise en place de groupes électrogènes ainsi que la réhabilitation d’autres bâtiments d’instruction. Aujourd’hui, dans le cadre de la RSS, c’est tout le camp qu’il faut réhabiliter pour que Kassaï devienne ce « creuset de la nouvelle armée professionnelle ».
Les étapes à franchir demanderont des efforts :
-mettre en place l’alimentation des soldats afin de pouvoir exiger leur présence permanente dans les heures d’activités et par là même les sélectionner
-assurer le déplacement des bataillons présents sur le camp Kassaï vers le camp de Garde, mais aussi le plus tôt possible vers le camp BSS afin de pouvoir accueillir tous les effectifs des FACA
-réhabiliter le champ de tir qui servira à toutes les unités militaires présentes à Bangui. Réhabiliter progressivement des bâtiments du camp en logement et salles d’instruction. C’est à ce prix que nous construisons l’armée moderne et professionnelle dont a besoin la Centrafrique pour contribuer à la sécurité du pays et ainsi s’inscrire dans la RSS.
Prenant la parole à son tour, le colonel Thierry René Yarafa responsable du projet a brossé l’historique du projet et salue l’engagement des autorités qui a permis ce qu’il qualifie d’effet important pour la réconciliation de l’armée avec sa population par l’entremise des activités agro-pastorales.
Le ministre Joseph Yaketé s’en félicite et pense pour sa part que cela doit se poursuivre pour que les infrastructures de l’intérieur du pays soient aussi réhabilitées.