Le culte de personnalité et le griotisme ont fait leurs preuves par le passé sur les défunts régimes qui se sont succédés en Centrafrique. Le peuple centrafricain en a souffert avec des séquelles et conséquences négatives sur la relance tous azimuts de notre chère patrie. Ce peuple meurtri n’a plus besoin de ce bis répétita. Le culte de personnalité par définition est une attitude donnant plus d’importance à l’image du chef politique qu’à la collectivité. Ce culte de personnalité se manifeste par des chansons, vénérations, images sur tous supports, compliments biaisés etc…Il est souvent le fruit des manoeuvres calculatrices du camp Présidentiel, sa famille politique et quelques rejetés qui se prostituent politiquement. La glorification publicitaire du President de la République et de son gouvernement est le seul tremplin pour les griots et dinosaures de rares espèces d’assurer leur survie. Avec cette pratique, ma nation risque d’être otage des laudateurs qui privilégient la mendicité politique. En conséquence, le culte de personnalité rendra nos dirigeants intouchables au point de bafouer les basiques des droits de l’homme et d’étouffer leurs adversaires. Les griots d’hier ont changé de costume politique et ont pris leur bâton de pèlerin pour entraîner le gouvernement de rupture dans les errements du passé. Certains griots s’évertuent à dire que les deux têtes de l’exécutif sont des docteurs au point de s’interroger si le fait d’être diplômé est synonyme de compétence. D’autres voient précocement en filigrane l’ombre du deuxième mandat alors même que le bilan des cent premiers jours n’est pas encore disponible et de surcroit convaincant. En s’adressant au President de l’assemblée nationale, les griots parlent de »monsieur audit ». L’audit est alors devenu son domaine de compétence ? Combien d’audit ont été faits dans ce pays ? Et quelles ont été les suites ? Y’a t-il eu des sanctions disciplinaires ? Des sanctions administratives ou pénales avec injonction de rembourser ? S’agissant du ministre des finances, les griots n’hésitent pas à arguer ses exploits à la tête du Fond de garantie. À notre connaissance, le fond africain de garantie et de la coopération économique n’est pas une institution centrafricaine. L’actuel ministre des finances qui jouit d’une moralité irréprochable a sacrifié son salaire du Fagace par patriotisme pour venir mettre ses compétences et carnets d’adresse au profit de notre chère patrie. En ce qui concerne le President de la délégation spéciale de la ville de Bangui, il a été adoubé avant sa nomination. Nous savons par le passé que c’est un bosseur mais le contexte aujourd’hui n’est pas le même, donc temporisons. Alors de grâce, arrêtons le culte de personnalité, le griotisme et laissez-les travailler. Le gouvernement de rupture saura définir les priorités et utiliser les ressources disponibles de l’Etat à bon escient, dans la transparence avec un comité de suivi de gestion pour le bien être du peuple centrafricain. Il n’y a pas de doute que les nouvelles autorités de Centrafrique ont de bonnes intentions pour la reconstruction du pays mais la grosse tête et les dérapages commencent toujours par le griotisme, alors arrêtons.
Bernard SELEMBY DOUDOU