Des représentants de la société civile ont fait part de leurs priorités parmi lesquelles le désarmement, la fin de l’exploitation et des abus sexuels, ainsi que des violences basées sur le genre, lors d’une série de réunions jeudi avec les experts des Nations Unies en mission à Bangui pour préparer la révision du mandat de la MINUSCA
Jeudi 12 mai, ces experts qui sont en Centrafrique pour de larges consultations, ont rencontré successivement des représentants d’organisations féminines, d’une plateforme regroupant les organisations de la société civile et des leaders religieux.
Globalement, les représentants de la société civile ont insisté sur la nécessité de désarmer les groupes armés et les civils qui détiennent illégalement des armes. Le mandat de la MINUSCA doit être renforcé dans ce sens, ont estimé les membres de ces panels.
« Les femmes constituent plus de la moitié des personnes déplacées dans le pays », ont expliqué les représentantes des femmes de différentes confessions. « Les femmes continuent d’être kidnappées et utilisées comme esclaves sexuelles, notamment par l’Armée de résistance du Seigneur », ont elle mentionné dans leur présentation. La LRA (Lord resistance army), rébellion d’origine Ougandaise, sévit depuis des années aux confins de la Centrafrique et de la république démocratique du Congo.
Elles ont aussi regretté la faible représentation des femmes dans les instances de décision du pays. Elles ont noté l’impact des conflits armés qui ont occasionné le pillage et la destruction des activités génératrices de revenus des femmes qui se retrouvent sans ressources et sans appui pour répondre aux besoins de leurs familles.
Les représentantes d’organisations féminines ont aussi dénoncé le fait que « les femmes et les filles sont plus nombreuses à être accusées de sorcellerie et livrées à la vindicte populaire ou emprisonnées dans des conditions insupportables ». Ce phénomène, espèrent-elles, doit être éradiqué pour « préserver le respect de la vie humaine ».
Les participants à cette consultation ont aussi insisté sur le besoin de prendre en compte, dans le programme de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) les besoins spécifiques des femmes ex-combattantes et de celles appartenant aux communautés affectées par le conflit armé.
Les représentantes des femmes ont aussi plaidé pour l’opérationnalisation de l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants (UMIRR), créée en 8 janvier 2015.
Ces femmes ont, enfin, proposé la mise en œuvre de la réforme du secteur de sécurité en prenant en compte l’égalité des sexes (offrir l’opportunité de recrutement et de promotion aux femmes) et la lutte efficace contre l’impunité.
Du coté des représentants de la plateforme regroupant les organisations de la société civile et des leaders religieux, les attentes sont quasi identiques. « Après les élections, le moment est venu de ramasser les armes qui pullulent au sein des populations pour que les citoyens puissent vaquer paisiblement à leurs occupations quotidiennes », a indiqué un leader religieux. Un activiste de la société civile, à son tour, a demandé que dans le nouveau mandat de la MINUSCA soit inscrit formellement « l’éradication des groupes armés », principalement la LRA « qui vient de passer 10 ans à commettre des exactions contre les citoyens centrafricains ».
Plus tôt dans la journée de jeudi, l’équipe, dirigée par le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, El Ghassim Wane, a rencontré plusieurs membres du gouvernement, dans le cadre de ce processus de large concertation qui devra déterminer les priorités du prochain mandat de la MINUSCA.