Plus de 500 000 personnes ont été déplacées en raison de la crise centrafricaine, selon Médecins sans frontières (MSF). Dans un rapport alarmant, l’ONG dénonce le désastre humanitaire que subissent les réfugiés musulmans, avant et pendant leur exode dans les pays voisins.
Ils ont été plusieurs milliers de civils à fuir les exactions à Bangui. Certains ont emprunté les convois mis à disposition par l’armée tchadienne. D’autres ont pris la route, pendant des mois, pour rejoindre la frontière camerounaise, tchadienne ou, plus rarement, congolaise. Pour tous, l’exil a été une déchirure psychologique et le trajet, un parcours semé d’embûches.
Dans un rapport alarmant, publié le 16 juillet et intitulé « La valise et le cercueil« , l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé une situation humanitaire « catastrophique » pour les réfugiés musulmans centrafricains qui ont fui au Tchad, au Cameroun ou en République démocratique du Congo (RDC).
Entre le 26 mars et le 8 avril 2014, les membres du centre épidémiologique de l’ONG ont mené une enquête de mortalité rétrospective à Sido, au sud du Tchad, auprès de familles qui ont fui le pays voisin, en proie aux violences. Assimilées aux ex-Séléka, les populations musulmanes n’ont pas eu d’autre choix que de prendre la fuite, après l’attaque de Bangui par les milices anti-Balaka en décembre, pour éviter d’être la cible des violences.
Un tiers des réfugiés ont perdu un membre de leur famille
Le rapport de l’organisation dénonce la sous-estimation de la violence. Depuis le début de la crise centrafricaine, aucun rapport n’avait fait état du taux de mortalité lié aux départs des populations. « Nous souhaitions documenter l’exode, explique Mégo Terzian, le président de MSF. Les rapports actuels minimisent les persécutions.«
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