Karim Méckassoua et Jean-Jacques Démafouth, deux hommes deux styles différents avec la même ambition politique. Pour beaucoup des Centrafricains, ces deux personnalités sont des anciens candidat malheureux à la présidentielle à différents cycles électorales, or , en dehors de cette similitude apparente, ils présentent d’autres faces beaucoup plus sombres que certains compatriotes n’ont pas pu les découvrir. Alors la question est de savoir qui sont réellement ces deux hommes? Éléments de réponse.
Né dans une famille nigériane en Centrafrique, monsieur Karim Meckassoua a obtenu la nationalité centrafricaine grâce au droit du sol. Brillant et intelligent selon ses anciens collègues de l’Université, il a embrassé sa carrière politique grâce au Professeur Jean-Paul Ngoupandé qui a fait sa connaissance à Paris dans les années 1990. En le nommant son Directeur de cabinet à la Primature à l’époque, le Professeur Jean-Paul Ngoupandé s’est très vite séparé de lui à cause de sa proximité avec les loges maçonniques.
Séparé de son monteur politique, monsieur Karim Meckassoua a très vite réalisé qu’il peut devenir Président de la Centrafrique s’il tisse des réseaux personnels au milieu politique tant national qu’international. Suffisamment blindé en réseaux politiques, monsieur Karim avait testé son influence en 2001 sur le pouvoir du Président Ange Félix Patassé en poussant le Général François Bozizé à la rébellion contre son frère Patassé. Artisan politique et stratégique de la rébellion du Général Bozizé, il a été nommé plusieurs fois Ministre pendant le règne de ce dernier entre 2003-2013.
Très fin et silencieux, monsieur Meckassoua n’a visiblement pas digéré le refus du président Bozizé de le nommé Premier Ministre en 2011. Ainsi, il est rentré très discrètement en rébellion contre le pouvoir du Général Bozizé. Ce que ce dernier a oublié, monsieur Meckassoua n’a pas manqué de transmettre par jour un lot d’informations classées confidentielles à l’Ambassade de France pour le compte du service de renseignement français et à certaines chancelleries africaines pour le comptes des réseaux maçonniques. Selon un Diplomate africain en poste à Bangui, monsieur Meckassoua est le configurateur stratégique de la rébellion séléka contre son ami Bozizé. Il a participé au recrutement de plusieurs mercenaires y compris le Nigérian Ali Darras qui fait sa loi actuellement à Bambari. Ce même Diplomate africain, apparemment choqué de voir le pays dans cet état, a conclu que monsieur Meckassoua est l’homme le plus fin , silencieux et filou de la Centrafrique. Il a d’ailleurs monté Bozizé contre son oncle Doutingai.
En sortant de loin, l’impopularité de sa rébellion séléka, monsieur Karim Meckassoua a monté en vain son réseau international notamment dans le milieu politique français pour succéder à Djotodia. Il est l’artisan en coulisse de l’accord signé entre Bozizé et Djotodia au Kénya. Selon un proche collaborateur de l’ancienne Présidente de transition madame Catherine Samba-Panza, Meckassoua est l’homme politique centrafricain qui a passé tout son temps à lutter contre le pouvoir de Samba-Panza. Candidat à l’élection présidentielle de 2015-2016, Karim Meckassoua est de loin l’homme politique qui a plus dépensé pour sa campagne présidentielle grâce au financement du Président Sassou du Congo Brazzaville et du Soudan.
Pensant que l’argent achète tout, le cheministe de l’espérance comme on l’appelle avait d’ailleurs pensé qu’il va aller au 2ème tour. Du coup il a signé un accord électoral avec le Président de l’URCA monsieur Anicet Georges Dologuélé dans lequel il était question second tour et si l’un d’entre eux y arrive, l’autre le soutient face à importe candidat mais malheureusement le centrafricano-nigérian ne l’a pas respecté.
En dépit de quelques éléments pré-cotés, peut-on dire que Meckassoua est-il vraiment fréquentable? Pour beaucoup des analystes politiques centrafricains, la réponse est non. Pour eux, Meckassoua est l’homme des fiches, un agent secret au service des renseignements français mais comment a-t-il pu prendre le contrôle d’une très grande Institution du pays qui est l’Assemblée Nationale? Pour les centrafricains, il a bénéficié tout simplement du soutien du Président actuel car ce dernier n’a pas supporté la pression venue de partout notamment de France qui a conditionné la venue en Centrafrique du Président français à l’élection de Karim Meckassoua au perchoir de l’Assemblée Nationale de Centrafrique.
Peut-il renverser le Président Touadéra comme beaucoup des compatriotes le pensent? Avec Meckassoua, tout est possible mais en attendant de voir pour les cinq ans à venir, car déjà, il s’est préparé à créer un parti politique pour mettre Touadéra comme Président
Bangui, Gisèle Moloma pour CNC