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Centrafrique: le président du Conseil National de la Jeunesse s’inquiète du taux de chômage en milieu jeune
Publié le mercredi 18 mai 2016  |  Journal de Bangui
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Dans une interview accordée à la rédaction de Patara, le président du Conseil National de la Jeunesse, Huguet Francis Mongombet (HFM), a déploré les 82% de taux de chômage en milieu jeune

RJDH : Quel est selon vous le taux actuel du chômage des jeunes en Centrafrique?

HFM : Je vous remercie pour cette question qui constitue une préoccupation pour la jeunesse centrafricaine. Selon les statistiques établies par l’Agence Centrafricaine de Formation Professionnelle et de l’Emploi (ACFPE), le taux de chômage en Centrafrique est d’environ 82% en milieu jeune. 73% de jeunes sont affiliés à l’Agence l’ACFPE où ils ont déposé des demandes d’emplois.

En République centrafricaine, il est établi que c’est une infime partie de jeunes qui a la chance d’avoir du travail dans les conditions voulues par la loi. Beaucoup de ceux qui travaillent ne sont pas protégés, rémunérés comme il se doit et tout ceci constitue des problèmes graves pour l’émancipation de cette jeunesse.

Je pense que la question appelle une intervention urgente des nouvelles autorités car comme vous pouvez le comprendre, ce fort taux de chômage en milieu jeune est une bombe à retardement, une menace pour la paix par ce que, dans ces conditions, les jeunes sont facilement manipulables.

Comment se fait-il que le chômage en milieu jeune ne cesse de croître alors qu’aujourd’hui de nombreux jeunes sortent de l’université et des écoles professionnelles avec des diplômes?

Une chose, certes, est d’avoir le diplôme et une autre est de décrocher l’emploi. En fait, cette situation s’explique par trois raisons. Premièrement, l’université de Bangui est basée sur l’enseignement général qui ne permet pas aux diplômés d’avoir accès directement à l’emploi après l’obtention de leur diplôme.

Deuxièmement, la formation ne répond pas aux besoins du marché et troisièmement, l’employé n’est pas protégé en Centrafrique. L’effort qui doit urgemment être fait aujourd’hui est de recadrer les formations proposées dans nos écoles professionnelles ainsi qu’à l’université de telle sorte qu’elles puissent être des réponses aux besoins du marché.

Que compte faire le CNJ pour participer à la réduction du taux de chômage en milieu jeune ?

Le CNJ est déterminé à travailler pour que de nombreux jeunes aient accès à l’emploi. Nous avons des stratégies claires qui sont sous-tendues par des discussions avec les partenaires tant nationaux qu’internationaux afin que le chômage des jeunes que nous considérerons comme un fléau puisse être combattu.

Aujourd’hui, nous voulons arriver à dégager un consensus national voire international sur la question. Il faut que le gouvernement, la société civile, les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RCA s’approprient du problème et que chacun puisse apporter sa contribution. C’est pourquoi nous évoquons la question de recadrage de la formation pour donner plus de chance aux jeunes. C’est aussi pourquoi nous nous battons pour que la formation soit plus consistante afin que les jeunes Centrafricains soient compétitifs, non seulement sur le marché national, mais aussi à l’international.

C’est un travail de tous les jours mais que nous faisons avec une certaine fierté. Nous nous battons pour que le chômage soit un problème national sur lequel tout le monde se mette parce qu’au-delà de l’apparence, il est un danger pour la sécurité et pour le développement de ce pays. Nous espérons que les nouvelles autorités vont nous aider à combattre le chômage en milieu jeune. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que le chômage est jeunes est un danger pour le pays alors il faut le combattre.
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