BANGUI (LNC) – La première session du nouveau parlement centrafricain vient de s’achever. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les cas de corruption par Karim Meckassoua son PAN ne sont pas passés inaperçus.
Cette première session parlementaire qui s’achève, tenue du du 03 au 17 mai, aura permis de mettre en place le bureau de l’Assemblée Nationale, et des différentes commissions et groupes parlementaires. Mais dans quelles conditions ?
CORRUPTIONS RAMPANTES
Un député qui pourtant avait voté pour Meckassoua de déclarer à LNC, mais en exigeant l’anonymat strict :
“J’ai honte pour tout ce qui s’est passé. Tout ce que vous avez rapporté est vrai. Je me demande comment d’ailleurs vous pouvez savoir tout ça. Oui c’est vrai le Président Meckassoua a corrompu pratiquement tout le monde avec son argent. Et je vous le dis, le chef de l’état est très bien au courant.”
Corruption massive des députés, tel pourrait être le terme résumant cette première session parlementaire.
Des députés comme Gaston N’Guerekata (PARC), ou comme Eddy-Symphorien Kparékouti (PUR) n’ont pas hésité à se lever pour dénoncer ces faits qui selon eux, “remettent en cause la renaissance de la démocratie voulue par les Centrafricains.”
Autres sujets de controverse, la sous représentation des femmes dans cette assemblée, et les déjà conditions opaques des mises en place des différentes commissions par simple acclamation.
TENSIONS POLITIQUES
Secret de polichinelle pour les partisans de la première heure de Faustin Touadera, qui ne supportent pas de savoir qu’il se soit autant mouillé dans les magouilles de Meckassoua.
Pour un diplomate européen de la place : “Finalement, les vrais opposants à venir de Touadera viendront de son propre camp. En s’impliquant dans les turpitudes de Meckassoua, il court le risque de se couper de ses alliés fondamentaux, notamment de Martin Ziguélé qu’il a humilié.”
Karim Meckassoua botte en touche
Le discours de clôture du président de la nouvelle Assemblée Nationale, Karim Meckassoua était plus que très attendu.
Beaucoup voulait entendre ses explications sur les accusations de corruption massive. Mais il évitera très soigneusement le sujet. Ce qui pour des observateurs est un aveu de culpabilité.
Meckassoua s’est contenté de déclarer : “la majorité parlementaire à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir, gouvernera avec et aux côtés du Premier Ministre Simplice Mathieu Sarandji.
Nous appuierons sans réserve et de toutes nos forces l’action du Gouvernement qui s’inscrit dans la dynamique du changement. Nous nous engageons à soutenir fermement et franchement le programme politique du Président Faustin Archange Touadera”.
Ce qui en soi fait déjà polémique. Est-ce le rôle d’un président d’assemblée nationale de faire une semblable déclaration ?
Autant dire que déjà, d’entrée, Meckassoua fait des députés, de simples godillots à la botte du pouvoir.
Les prochaines sessions parlementaires risquent d’être rocambolesques.
A précisez que….Comme nous sommes en République centrafricaine, aucune ouverture d’enquête judiciaire ne sera faite sur les plus que soupçons de corruption de députés par la seconde plus haute personnalité de la Nation.