En nommant Jane Holl Lute pour coordonner la lutte contre les abus dont sont accusés les casques Bleus sur les terrains d’opérations notamment en Centrafrique et en RDC, l’ONU veut envoyer un message de fermeté et entend redorer son image.
Anciennement membre du Ministère américain de la sécurité intérieure et à la Maison Blanche, Jane Lute, la coordinatrice de la Campagne de lutte contre les abus sexuels commis par les Casques bleus, veut mettre son expérience au service de sa nouvelle mission. Elle indique qu’elle met en place un programme énergique pour mettre fin à ces pratiques qu’elle qualifie de "scandaleux ". Depuis près d’un an, les missions de l’ONU en Afrique centrale principalement sont entachées par des accusations d’abus sexuels. Rien que cette année 2016, 29 nouvelles accusations ont été portées.
Pour Jane Lute, c’en est assez. Elle veut que des mesures coercitives soient prises au plus tôt. Et ce, doit selon elle, partir du sommet de la hiérarchie jusqu’aux soldats sur le terrain. "Il y a eu une grave défaillance de la chaîne de commandement au sein des unités impliquées" a-t-elle déclaré.
Les mesures qu’elle souhaite mettre en vigueur vont de la fixation des règles de non-fraternisation qui empêchent aux soldats d'entretenir des relations entre eux, et l'imposition dans certains cas cantonnement ou couvre-feu. La Coordinatrice préconise également de relever les empreintes génétiques des Casques bleus avant déploiement afin de pouvoir mener des tests ADN le cas échéant, ainsi que de cesser de payer leurs soldes quand ils font l'objet d'accusations crédibles de viol ou d'exploitation sexuelle.
Elle veut également une plus forte implication des pays fournisseurs. Si certains parmi eux ont commencé agir, d’autres par contre, font encore de la résistance. Ce qui fait dire à Madame Lute que la lutte contre ces abus sera de longue haleine.
Waliyullah T.