«Un cadre d’Alerte rapide pour la prévention du génocide et autres atrocités criminelles », c’est sous ce thème qu’il est organisé à Bangui, un séminaire de formation et du lancement du Comité national sur la prévention du génocide, des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et toutes formes de discrimination. Le séminaire s’est déroulé du 17 au 19 mai 2016 à l’hôtel Leger de Bangui.
La mise en place du Comité National est le résultat d’une plainte du gouvernement centrafricain auprès des Nations Unies. Le gouvernement centrafricain avait sollicité l’assistance du Bureau du Conseiller spécial afin de mettre en place ce Comité. Le lancement de cette institution centrafricaine est suivi d’un séminaire de formation de ses membres.
De nombreuses personnalités nationales qu’internationales ont pris part à l’ouverture du lancement du Comité. Il s’agit donc, entre autres, du ministre centrafricain de la justice Flavien Mbatta, du Maire de Bangui représenté par le maire du 1er arrondissement de Bangui, du Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide, Adama Dieng, et de Représentant de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs.
Le lancement dudit Comité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions de deux réunions interministérielles tenues respectivement au mois de février 2013 à Bujumbura au Burundi, et au mois de mars 2015 à Luanda en Angola. Ceci est conforment à la déclaration de Dar Es Salaam en Tenzanie de 2004 sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la Région des Grands Lacs. Dans un environnement sous régional marqué par la fragilité des institutions des Etats, il est décidé au cours de ces réunions de mettre en place un Comité National dans chaque Etat membre, une structure chargée de mobiliser, d’organiser et de défendre de politiques et programmes devant prévenir les atrocités de masse et crimes contre l’humanité, élaborer et mettre en œuvre de programme de préventions ciblés aux différentes circonstances.
Le Comité National s’appuie sur les dispositions de l’Article 38 du protocole sur la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerres, et crimes contre l’humanité ainsi que toutes formes de discriminations. La question de la mise en place des Comités Nationaux a été décidée depuis septembre 2010 à Kampala en Ouganda. Plusieurs pays membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) tels que la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda et bien d’autres ont déjà mise en place leur Comité National et formé leurs membres et qui sont opérationnels.
A ce jour, la CIRGL a enregistré des résultats encourageants en ce sens que sur les 12 Etats membres que compte la région des grands lacs, 8 Etats ont mis en place leurs Comités nationaux. Il s’agit notamment de la République du Congo, La République démocratique du Congo, du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda, de la Tanzanie, du Soudan du Sud et de la République centrafricaine.
« Nous exhortons les membres du Comité National de manière à ce que les connaissances ainsi acquises à la fin des trois journées de formation puissent contribuer un temps soit peu à la prévention des atrocités de masse, au rétablissement de la justice et non à la création de l’instabilité et de l’insécurité ainsi qu’à la détérioration de la paix chèrement acquise et qui se consolide peu à peu, notamment après la tenue des élections libres, transparentes et démocratiques dans le pays », a exhorté Professeur Ntumba Luaba, Secrétaire exécutif de la CIRGL.
Le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide est chargé d’informer sur les causes et les mécanismes du génocide, d’alerter les intervenants lorsqu’il y a risque et de faire prendre les mesures qui s’imposent. Il a été créé en 2004 à la suite des violents génocides commis au Rwanda et dans les Balkans.
Dans le cadre de son mandat, le Bureau du Conseiller spécial apporte un appui au Comité régional sur la Conférence International sur les Régions des Grands Lacs (CIRGL) sur la prévention du génocide, des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et toutes formes de discrimination, notamment dans la mise en place des Comités nationaux dans la région.
Eric NGABA