L'hebdomadaire allemand Der Spiegel et la télévision publique ARD ont déclenché une polémique vendredi dernier : selon eux, le 23 mars, les pays européens se seraient entendus discrètement pour que l'Allemagne fournisse du matériel de sécurité aux garde-frontières soudanais et pour la construction, au Soudan, de centres de rétention pour les migrants. Des informations catégoriquement démenties par la Commission européenne mais qui révèlent le problème de la coopération européenne avec des pays répressifs.
Interrogé par RFI, un porte-parole de la Commission européenne nie en bloc les informations du Spiegel et de l'ARD. Selon l'UE, un projet de coopération avec le Soudan existe bel et bien, mais il sera mis en œuvre exclusivement par des organisations internationales et des ONG, et non par le gouvernement soudanais.
Cette coopération est inscrite dans le cadre du « Processus de Khartoum », un mécanisme associant l'Europe et les pays d'origine et de destination des migrants en Afrique. Parmi ceux-ci, des pays autoritaires comme l'Erythrée et le Soudan.
Pour la députée européenne Marie-Christine Vergiat, que l'Europe garde la maîtrise de ses projets dans ces pays ne change rien au problème : « On a beaucoup de mal à avoir des informations sur la concrétisation de ces accords avec le Soudan ou avec l’Erythrée. J’ai récemment interrogé la Commission sur l’Erythrée, on m’a dit : secret diplomatique. »
... suite de l'article sur RFI