Médecins Sans Frontières (MSF) condamne, dans les termes les plus forts, l’embuscade contre son équipe en République centrafricaine (RCA), au cours de laquelle un de ses employés a été tué.
Hier, mercredi 18 mai 2016, un convoi MSF, composé de deux véhicules bien identifiés avec du personnel et des patients, a été arrêté par des hommes armés à Kouki, village situé à 82 kilomètres au nord de la ville de Bossangoa. L’équipe a été contrainte de quitter les véhicules, avant que les individus ne soient dépouillés. Un des chauffeurs a été tué au cours de l’incident, qui a duré plus de quarante minutes.
« Il est inacceptable que notre équipe médicale et ses patients aient été attaqués en fournissant des soins médicaux d’urgence dans la région », s’indigne Michelle Chouinard, chef de mission MSF en RCA. "Il est scandaleux que l’un de nos collègues ait été tué au cours d’un tel incident. L’équipe de MSF et ses patients ont été harcelés, ils ont reçu des menaces verbales et des coups de feu ont été tirés près de leurs têtes".
A la suite de cet incident, MSF a été contrainte de suspendre ses activités médicales humanitaires dans la région. La suspension sera levée quand MSF recevra des garanties suffisantes pour la sécurité de son personnel et l’acceptation de ses activités médicales et humanitaires. "Les travailleurs humanitaires doivent être protégés dans l’exercice de leur mission dans les zones touchées par la violence », dit Chouinard.
MSF continue de recueillir des informations sur les circonstances de l’incident et ne fera aucun autre commentaire jusqu’à ce que tous les détails soient confirmés. MSF demande à la police et aux autorités locales de mener une enquête complète sur cet incident et que les agresseurs soient traduits en justice.
MSF est choquée et profondément attristée par cet incident, et transmet ses sincères condoléances à la famille de notre défunt collègue.
* MSF a commencé à fournir des soins médicaux gratuits en République centrafricaine (RCA) en 1997, à un moment où les taux de mortalité dans certaines régions étaient cinq fois au-dessus du seuil d’urgence. Dans les années suivantes, la RCA a continué à faire face à une situation d’urgence médicale prolongée. La crise politique et le regain de violence qui ont secoué le pays depuis 2013 ont aggravé la situation médicale : 72 pour cent des établissements de santé du pays ont été endommagés ou détruits. En réponse à la récente crise, MSF a doublé la taille de son intervention médicale, et gère 17 projets dans le pays. Actuellement, un Centrafricain sur cinq est déplacé, soit au sein de la RCA ou au-delà des frontières du pays (vivant en tant que réfugiés dans les pays voisins).