Un contrôle qui vient d’être instauré a permis de mettre en exergue l’ampleur du phénomène qui peut dégénérer en conflit si aucune solution n’est trouvée
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, les autorités universitaires étaient au courant du phénomène qui remonte à …1980. " Nous avons en devers nous tous les procès-verbaux notamment de 1980 jusqu’à ce jour", nous a indiqué une source proche du dossier. Mais c’est seulement depuis le début des inscriptions au titre de l’année académique 2015-2016 que le rectorat a décidé l’instauration d’un contrôle.
Désormais, les dossiers d’inscriptions doivent obligatoirement passer par le service de scolarité pour vérification de l’authenticité des différents diplômes obtenus. En cas de doute ou d’erreur, le service renvoi l’intéressé à la direction des examens et des concours (DEC) pour des vérifications, a ajouté la même source.
Pour des étudiants étrangers, le service les renvoie à leurs ambassades respectives pour la contresignature. Au cas où les ambassades ne sont pas opérationnelles, la Direction des Affaires Académiques (DAC) de l’Université appelle les offices des examens des pays concernés pour vérifier. "Toutes ces tractations que menons, c’est pour au moins minimiser l’impact des faux diplômes à l’université de Bangui. On en a marre", lâche une source proche de la DAC.
Pour les cas litigieux, le baccalauréat arrive en tête. Mais le brevet de collège et les examens spéciaux sont aussi concernés. Le processus de vérification qui dure une semaine maximum, est dorénavant une étape cruciale pour tous ceux qui souhaitent poursuivre les études universitaires.
La tension monte sur le campus universitaire
Des étudiants en fin de cycle se retrouvent ainsi pris au piège et ne savent plus à quel saint se vouer. L’administration universitaire et les étudiants s’en renvoient la responsabilité. Nous avons tenté en vain d’entrer en contact avec les responsables universitaires pour avoir leur version. Mais dans les couloirs du rectorat, une source autorisée nous indique qu’il n’y aura pas de solution « miracle » pour ces cas litigieux. Selon elle, les concernés n’ont d’autre option que de retourner composer le bac à nouveau. La même source est allée loin pour dire que, ces cas relèvent du faux et usage de faux et que du point de vu juridique, ils sont passibles de poursuite judiciaires.
Une pilule difficile à avaler par les étudiants concernés. Certains d’entre eux menacent de manifester leur mécontentement vis-à-vis de l’administration. Parmi eux, une étudiante en instance de soutenance de licence professionnelle en journalisme. Déçue de sa situation, elle pointe du doigt l’administration. "Comment une telle erreur peut se produire depuis des années ?" se demande-t-elle, avant d’ajouter, énervée : "je ne pourrais pas retourner en classe de terminale pour composer à nouveau le baccalauréat. J’ai eu mon bac légalement, tout le monde a écouté mon nom à la radio".
Même son de cloche chez un autre étudiant en 2ème année de licence en droit. Il estime que la faute appartient à l’administration. "L’erreur de l’administration profite à l’administré. C’est un dicton juridique et je n’ai pas inventé. Le rectorat doit, à son niveau, nous trouver une solution immédiate et ceci dans un bref délai", lâche-t-il.
Il est à noter que les étudiants de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG) sont malheureusement les plus touchés par cette affaire. Pourquoi? "Parce que la majorité de nos condisciples a un baccalauréat littéraire de série A4’ et ils préfèrent convertir à un bac économique de série B pour prétendre à une inscription au sein de ladite faculté" répond un étudiant en 2ème année d’administration de gestion d’entreprises. Cette situation, risque de créer de nouvelles tensions sur le campus universitaire, d’autant plus que parmi les étudiants, certains sont titulaires de licences ou de masters. Affaire à suivre !