Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Distingués Membres des délégations ;
Mesdames et Messieurs,
La République Centrafricaine mon pays a connu depuis trois(3) décennies une série des crises militaro politiques dont la plus profonde et la plus dévastatrice a été celle qui a démarré en 2013. Cette dernière a mis à mal les fondements même du pays et a entraîné une crise humanitaire sans précédent. Plus de 900.000 personnes ont été poussées hors de chez elles pour se mettre à l’abri soit à l’intérieur du pays ou dans les pays limitrophes.
Selon la Croix Rouge Centrafricaine, environ 1746 de personnes ont perdu la vie et 2600 personnes ont été blessées par armes blanches ou armes à feu. Aussi, des biens, meubles et immeubles appartenant à l’Etat ou à des particuliers ont été pillés ou détruits. Des infrastructures sociales de base comme les formations sanitaires, les écoles ou autres structures socioéconomiques ont été mis à sac et aujourd’hui encore plus de 2, 3 millions de personnes sont dans le besoin d’assistance humanitaire.
Avec l’appui de la Communauté internationale et dans la mesure du possible, le Gouvernement a essayé d’apporté les réponses à cette crise humanitaire qui malheureusement persiste par endroit dans le pays. La mobilisation des ressources a été le point faible de la réponse à la crise humanitaire centrafricaine car sur toutes les prévisions aussi bien pour l’année 2014 que 2015, les ressources mobilisés n’ont jamais dépassées le taux de 70%. Avec le passage du Saint Père dans mon pays la situation humanitaire s’est nettement apaisée caractérisé par un désarmement du cœur avec un retour de l’esprit de cohésion sociale et du vivre ensemble.
Cependant, il est important d’indiquer qu’il existe encore des poches d’insécurité et d’obstacles à la cohésion sociale et le vivre ensemble dans quelques régions de la Centrafrique. C’est ici l’occasion de remercier toute la communauté internationale pour sa mobilisation qui a permis d’éviter l’implosion de mon pays et d’enclencher le processus de dialogue participatif et inclusif qui a aboutit au retour à la légalité constitutionnelle.
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Distingués Membres des délégations ;
Mesdames et Messieurs, Tenant compte des efforts consentis par le Gouvernement pour trouver une solution durable à cette crise et particulièrement le retour consenti et la réintégration de nos compatriotes, je voudrais lancer du Haut de cette tribune un appel pressant à la communauté internationale pour renforcer l’appui à mon pays afin de lui permettre de développer et mettre en œuvre une stratégie appropriée de retour des déplacés comprenant un Projet de reconstruction de logement pour les déplacés, un projet de réinsertion socio-économique pour les personnes de retour et un Projet de domestication des instruments juridiques régionaux et internationaux ratifiés par mon pays parmi lesquels la Convention de l’Union Africaine sur la Protection et l’assistance à apporter aux Personnes Déplacées Internes dite Convention de Kampala.
Il s’agit de créer les conditions les meilleures pour un retour volontaire et digne des compatriotes déplacés. Il est vrai que la sortie de crise se fera avec les centrafricains eux-mêmes mais nous pensons que la communauté internationale doit continuer à nous appuyer pour que aussi bien les aspects de relèvement précoce pour les zones où les activités ont repris normalement et que les aspects urgence qui devront se poursuivre dans les zones où les conditions optimales de reprise ne sont pas encore réunies.
Devant la situation de fragilité où se trouve encore la République Centrafricaine, l’appui de la communauté internationale demeure indispensable particulièrement sur la question humanitaire. C’est pourquoi je voudrais réitérer l’importance du maintien et du renforcement de la Centrafrique dans l’agenda humanitaire international, notamment sur les problèmes du retour et de la réinsertion des Personnes des déplacées internes ainsi que des réfugiés. Je voudrais solliciter le Secrétaire Général des Nations Unies pour un plaidoyer profond auprès de la communauté internationale pour une reprise de mon pays dans les différents agendas internationaux. Il sera important que la coordination de l’action humanitaire soit renforcée dans mon pays où il se pose un problème en terme d’interface du Gouvernement en la matière, ce qui fragilise les actions concertées qui sont développées entre la réponse d’urgence et celle en termes de relèvement pour un développement durable. Je ne saurai conclure mes propos sans remercier la République de la Turquie qui nous a réservé un accueil chaleur.
Je vous remercie