Le président de la République centrafricaine, le Pr Faustin Archange Touadera a participé à un petit déjeuner des chefs d`Etat invités au sommet mondial pour la cause humanitaire d`Istanbul. Placé sous le haut patronage de M. Ban ki Moon, Sécrétaire général des Nations unies, le numéro un centrafricain a saisi les deux minutes du temps de parole qui lui avait été accordées pour faire un plaidoyer en faveur de son pays. Voici l’intégralité de son discours.
1. Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Distinguées Personnalités.
2. Je tiens à saluer l`initiative de cette importante rencontre qui nous permet d`échanger sur les questions humanitaires dans le monde.
3. Ce sujet est d`intérêt pour mon pays lorsqu`on sait que la République Centrafricaine connait depuis trois années une crise militaro politique aux conséquences humanitaires dramatiques.
4. En effet, plus de 900.000 personnes ont depuis quitté leurs lieux de résidence habituelle pour d’autres endroits où elles se croient beaucoup plus en sécurité.
5. La réalité est que toutes ces personnes restent vulnérables du fait qu’elles se trouvent dans des abris de fortune tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
6. La crise a occasionné la destruction des infrastructures sociales de base comme les formations sanitaires, les écoles ou autres structures socioéconomiques, ce qui soumet plus de 2, 3millions de personnes dans le besoin d’assistance humanitaire.
7. L`appui de la Communauté internationale a permis au Gouvernement d’apporter des réponses partielles à cette crise humanitaire qui malheureusement persiste par endroit dans le pays.
8. La mobilisation des ressources a été le point faible de la réponse à la crise humanitaire centrafricaine car sur toutes les prévisions aussi bien pour l’année 2014 que 2015, les ressources mobilisées n’ont jamais dépassées le taux de 70%.
9. Depuis, des efforts ont été fait ce qui a favorisé l’organisation des élections. Cependant, il est important d’indiquer qu’il existe encore des poches d’insécurité et d’obstacles à la cohésion sociale et le vivre ensemble dans quelques régions de la Centrafrique.
10. L`occasion de cette réunion me permet de lancer un appel pressant à la communauté internationale pour renforcer l’appui à mon pays afin de lui permettre de développer et mettre en œuvre une stratégie appropriée de retour des déplacés comprenant un Projet de reconstruction de logement pour les déplacés, un projet de réinsertion socio-économique pour les personnes de retour et un Projet de domestication des instruments juridiques régionaux et internationaux ratifiés par mon pays parmi lesquels la Convention de l’Union Africaine sur la Protection et l’assistance à apporter aux Personnes Déplacées Internes dite Convention de Kampala.
11. Il s`agit de créer les conditions les meilleures pour un retour volontaire et digne des compatriotes déplacés.