Le déclenchement à répétition de la crise politico-militaire en Centrafrique depuis, les années 2000, plusieurs ONG tant nationales qu’internationales se bousculent pour proposer leur service gratuit directement aux victimes de ce conflit. Pour les centrafricains, la présence de ces ONG est plus que nécessaire d’autant plus que l’État Centrafricain est incapable d’assurer même le minimum de ces service à sa population.
Avec le retour à l’ordre constitutionnel grâce à l’élection du Président Touadéra, certaines ONG ont du mal à trouver des financements. Ainsi, plusieurs projets ont été tout simplement supprimés et les Centrafricains dans sa majorité s’inquiètent de voir, on ne sait jamais, le départ du territoire centrafricain de ces ONG très tôt. Mais si jamais c’est le cas?
Trouver du financement à un projet établi, c’est l’activité première de toutes les ONG or depuis quelques mois, cette activité dévient de plus en plus difficile faute de la réticence constatée de certains donateurs frappés par la crise économique mondiale en cours. Devenu depuis plusieurs années le premier secteur employeur de la Centrafrique, l’humanitaire est de loin le principal secteur d’appui direct à la population de ce pays à travers les différents projets mis en œuvre notamment dans le domaine médical, agricole, élevage, infrastructure routière, des eaux et assainissement, protection des enfants et femmes…Grâce à ces projets, le pays retrouve un peu son équilibre et le gouvernement, déjà fragilisé par les crises à répétition, se concentre principalement à l’assainissement de ses finances publiques afin de prendre le relais des ONG sur le terrain dans quelques années à venir.
Alors, si jamais les différentes ONG, faute des financements, ferment leurs bases en province avant l’heure, quel sera l’état de la population rurale qui est déjà habituée à ce genre de service gratuit? La réduction des activités de l’ONG MSF France à Paoua et les difficultés de la population locale à se soigner comme avant illustre bien l’avenir sombre qui nous attend si jamais les ONG ferment leurs bases et que le gouvernement centrafricain n’est pas capable de prendre le relais.
Gisèle Moloma