Dans une enquête menée par CNC auprès des députés de la République nouvellement élus sur un autre sujet, la surprise est de constater qu’au moins 39 de ces élus ne savent pas écrire leurs noms convenablement et aucun d’eux n’a dépassé les classes de primaire. Alors peut-on dire qu’ils seront considérés comme des spectateurs lors des débats dans l’hémicycle?
Incroyable mais vrai! Ce que les centrafricains redoutaient depuis longtemps est arrivé. Certains Honorables de la République, pourtant élus régulièrement dans leurs circonscriptions comme Députés, ne savent ni lire, ni écrire. Comment peut-on arriver jusqu’à ce point?
Selon un spécialiste politique centrafricain, souvent dans les circonscriptions provinciales, les candidats aux législatives les plus populaires sont des gens d’origine locale parfois nés et grandissent dans leurs circonscriptions. Généralement par manque des moyens, ils abandonnent très tôt les études pour se consacrer à des activités commerciales. Avant de postuler pour les législatives, ils sont déjà populaires à travers leurs investissements locaux dans différents domaines notamment socio-économiques, sportifs et autres. Pour la population locale, seuls les candidats de cette figure peuvent être leurs représentants à l’Assemblee Nationale d’autant plus que les soi-disant intellectuels venus de la capitale Bangui pour se présenter aux législatives Grâces aux liens familiaux établis localement en amont, les trompent régulièrement. Intellectuel ou pas, notre Député doit être quelqu’un aimable et proche de sa population, a expliqué un jeune de Mobaye contacté par CNC. Pour les Étudiants de l’Universite de Bangui que nous avions contactés, la faute revient au gouvernement qui doit exiger un minimum de diplôme pour tous les candidats à la législative ou présidentielle afin d’éviter que nos élus ne soient des marionnettes a la solde de d’un intérêt étranger. Du côté de la Présidence de l’Assemblee Nationale, un proche du Président Karim MECKASSOUA nous explique qu’un budget de formation est déjà prévu en ce sens.
Pour rappel, seulement 128 sur 140 députés ont été convoqués le 3 mai dernier pour leur première session extra-ordinaire à Bangui. Les 12 autres , recalés par la Cour Constitutionnelle de la Transition pour fraude, rejoindront leurs collègues plu tard après une nouvelle élection législative validée.
Gisèle MOLOMA