Le Fonds monétaire international a annoncé samedi une assistance financière à la Centrafrique qui pourra se monter à 110,6 millions de dollars sur trois ans pour aider ce pays ravagé par trois années de conflit à redresser son économie.
"Nous estimons les besoins en termes de financement de la balance de paiement de la Centrafrique à environ 200 à 250 millions de dollars. Une partie sera couverte par l’appui des bailleurs de fonds et le FMI entend donner un montant d’environ 65 milliards FCFA (110,6 millions de dollars) sur trois ans", a déclaré à la radio d’Etat un représentant de l’institution, Samir Jaja, qui a dirigé une mission de 10 jours à Bangui.
Ces sommes seront fournies au pays dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC), dispositif du Fonds destiné à soutenir les pays qui connaissent des difficultés prolongées de leur balance des paiements.
Une première tranche d’un peu plus de 20 milliards FCFA pourrait être débloquée dès le mois de juillet.
"Pour autant que la situation sécuritaire continue de s’améliorer et qu’on réussisse à intégrer les anciens combattants au sein de la communauté, les perspectives économiques à moyen terme sont favorables", a estimé le chef de mission du FMI.
"Le taux de la croissance économique devrait dépasser 5% en 2016 et se situer à 5,5%, voire 5,7%, sur la période qui va jusqu’en 2021", a ajouté M. Samir Jaja.
Toutefois, a-t-il relevé, "la situation sécuritaire demeure fragile, la reprise économique est lente, les recettes intérieures sont globalement insuffisantes pour couvrir les salaires, les pensions et les dépenses prioritaires".
"Les défis à relever sont énormes et les attentes de la population nombreuses. Le gouvernement nouvellement élu aura pour tâche délicate de concilier une discipline budgétaire durable et une augmentation des dépenses sociales avec une reprise des investissements économiques", a-t-il dit.
La Centrafrique, un des pays les plus pauvres de la planète, peine à se relever de trois années d’extrême violence à la suite de la chute du président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion Séléka venue du nord du pays.
L’intervention des forces internationales - française Sangaris et onusienne Minusca - a peu à peu stabilisé la situation mais des bandes armées (ex-Séléka, milices anti-balaka ou "coupeurs de route") continuent de sévir dans plusieurs régions du pays.