C’est officiel, les Nations Unies ne comptent pas procéder au renouvellement du mandat des policiers burundais de la Minusca. L’annonce a été faite ce vendredi 3 juin : l’ONU met fin au mandat des policiers burundais en Centrafrique.
Raisons avancées : des exactions commises par ces forces de l’ordre au Burundi avant leur déploiement. Selon Stefan Feller, conseiller principal des Casques bleus sur les questions policières, cette décision découle des ’’accusations actuelles d’atteintes sérieuses et persistantes aux droits de l’Homme au Burundi’’.
Les 280 policiers burundais déployés à Bangui, la capitale centrafricaine ne seront pas remplacés à la fin de leur mission en septembre.
Signalons que plusieurs organisations de la société civile burundaise dont le Focode (Forum pour la conscience et le développement) présidée par Pacifique Nininahazwe, aujourd’hui en exil, avaient appelé en février l’ONU à enquêter sur des accusations d’exactions commises par des policiers burundais qui se trouveraient en mission en Centrafrique.
Compte tenu de la situation actuelle au Burundi, explique Farhan Haq, porte-parole de l’ONU, ’’décision a été prise à l’ONU de ne pas remplacer les brigades de police servant en Centrafrique lorsque leur mission s’achèvera’’.
Le Focode avait reproché à Bujumbura d’avoir envoyé dans des missions de l’ONU plusieurs soldats et policiers soupçonnés d’avoir pris part à des exactions et à la répression des opposants, comme récompense.
Il n’y a pas encore de décision pour les 840 militaires burundais en mission en Centrafrique même si certaines sources indiquent que des responsables onusiens seraient en train d’étudier les dossiers des soldats burundais pour statuer sur l’avenir du déploiement des militaires.
Signalons qu’au mois de février de cette année, le Département des opérations de maintien de la paix à New York avait demandé le rapatriement de trois officiers de l’armée burundaise envoyés en Centrafrique. Ils ont rejoint la Minusca le 13 décembre 2015.
C’était suite aux inquiétudes exprimées par l’Office du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. L’OHCDH parlait de ’’sérieuses préoccupations au sujet de violations présumées des droits de l’Homme commises par ces agents au cours des violentes manifestations qui ont débuté au mois d’avril au Burundi’’.