Il avait révélé le scandale des abus sexuels sur des mineurs commis par des Casques bleus en Centrafrique : Anders Kompass démissionne de son poste de directeur des opérations de terrain du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Un geste fort pour protester contre l’ « impunité totale » des responsables et l’ « absence de regrets » formulés par sa hiérarchie. Une décision prise il y a plusieurs semaines, mais qui a été rendue publique mardi et confirmée par les Nations unies.
Anders Kompass a expliqué son geste par ces mots : « Il m’est impossible de continuer à travailler ici », en référence à l’impunité des responsables. Les hauts fonctionnaires de l'ONU restent souvent dans l’ombre, mais en juillet 2014, celui de Kompass est à la Une de tous les médias. C’est lui qui fait fuiter le rapport qui révèle les allégations d’abus sexuels sur des mineurs commis par des Casques bleus.
Les faits relatés sont atroces, impliquant des enfants de 9 ans, et des relations sexuelles en échange de nourriture. Ils déclenchent l’indignation internationale, mais Kompass est sanctionné par sa hiérarchie, pour « manquements graves aux procédures ». Il est finalement rétabli dans ses fonctions et sera blanchi fin 2015 par une commission d’enquête mandatée par Ban Ki-moon.
Le rapport est formel : Kompass n’a pas commis de faute. En revanche, il pointe du doigt de graves manquements dans la gestion du dossier par l’ONU. Depuis, l’Organisation tente d’adapter sa réponse, mais la machine est lente à se mettre en place et c’est aux Etats contributeurs de juger les responsables.
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