Le retour en Centrafrique de Noureddine Adam, l'ancien numéro deux de la Séléka, a provoqué un début de polémique.
Les mois passent, les autorités changent et le problème reste le même, sans solution : que faire d’un homme dont les supposés crimes demanderaient qu’il soit mis hors d’état de nuire, mais dont l’arrestation pourrait paradoxalement mettre en péril la fragile stabilité d’un pays encore très vulnérable ?
Alors qu’il séjournait à N’Djamena depuis plusieurs semaines, Noureddine Adam a choisi de revenir en Centrafrique, au moment où son influence sur l’ex-rébellion Séléka déclinait. Dans la nuit du 24 au 25 août, l’ancien numéro deux de la Séléka a regagné Ndélé (Nord de la RCA) avant de rejoindre son village natal pour y passer la période du ramadan.
Inscrit sur la liste des personnes sous sanctions de l’ONU, ses avoirs sont gelés et il est, en théorie, interdit de voyager.
Ambitions intactes
« Nouredine Adam est rentré pour deux raisons : d’abord parce que les Tchadiens n’en veulent plus. Ensuite parce qu’il a pour ambition de refaire l’unité de la Séléka », explique une source diplomatique d’un pays d’Afrique centrale. Peu de temps avant qu’il ne refasse surface en RCA, un étrange communiqué évoquant une possible réunification des différentes composantes de cette ancienne coalition rebelle – l’UPC d’Ali Darassa, le FPRC de Noureddine Adam, le RPRC de Joseph Zoundeko ou le MPC de Mahmat Al Katim – avait circulé.
Il n’en est rien. Selon nos informations, si le FPRC et le RPRC ont bien tenté de ramener à eux les deux autres groupes, ces derniers ont refusé. « L’UPC et le MPC sont les deux entités les plus fortes militairement. Elles ont compris qu’elles n’avaient aucun intérêt à se railler à Noureddine Adam », précise une source sécuritaire française. Récemment, des heurts entre le MPC et le FPRC ont d’ailleurs poussé les hommes d’Adam à se replier sur Ndélé et Birao (Extrême-Nord).
Même en difficulté, l’homme, rugueux et taiseux, garde une certaine capacité de nuisance. Ses connexions dans les pays du Golfe lui permettent notamment de disposer d’une assise financière importante. Alors que le retrait de la force Sangaris est prévu pour la fin de l’année, sa présence inquiète.
... suite de l'article sur Jeune Afrique