En Centrafrique, la mission de maintien de la paix de l’Onu, la Minusca, va de Charybde en Scylla. Après les accusations portant sur des viols d’enfants centrafricains et le non renouvellement des unités fournies par la police burundaise soupçonnée de commettre des exactions au Burundi, d’autres faits gravissimes entachent l’image déjà ternie de la mission.
Dans un rapport publié mardi 6 juin, l’ONG Human Rights Watch (HRW) accuse des casques bleus du Congo-Brazzaville d’avoir tué au moins 18 personnes entre 2013 et 2015. Un charnier de 12 personnes a été découvert à 500 mètres d’une base des forces du maintien de la paix congolais à une centaine de kilomètres au nord de Bangui. A l’issue du match éliminatoire de la CAN 2017 opposant la RCA à l’Angola le 5 juin, un casque bleu Rwandais a assassiné, devant des centaines de personnes, un supporter centrafricain au risque de rallumer les affrontements intercommunautaires. Enfin, la route stratégique qui relie la Centrafrique au Cameroun reste extrêmement dangereuse pour les commerçants régulièrement victimes de pillages et d’agressions sous les yeux des contingents du Bangladesh.
Ces dernières semaines, plusieurs observateurs pointent les tentatives de recomposition de l’ex Seleka notamment dans le nord-est du pays sans réaction de la Minusca désormais privé du soutien des militaires français de Sangaris. Ecoeuré face à cette situation, Anders Kompass, le directeur des opérations du Haut commissariat aux droits de l’Homme qui avait dénoncé les crimes sexuels en RCA a démissionné de son poste le 7 juin.
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