Le Président de la RCA, le professeur Faustin Archange Touadera a participé le 8 juin à l’instar de nombreux chefs d’État à une réunion de Haut niveau sur la fin du Sida au siège des Nations Unies à Newyork. Nous vous publions l’intégralité de l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion.
EXCELLENCES MESSIEURS LES CHEFS D’ETAT,
EXCELLENCE MONSIEUR LE SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES,
EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES,
EXCELLENCE MONSIEUR LE DIRECTEUR EXECUTIF DE L’ONUSIDA,
EXCELLENCE MONSIEUR LE DIRECTEUR EXECUTIF DU FONDS MONDIAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME,
MESDAMES, MESSIEURS LES CHEFS DE GOUVERNEMENT,
MESDAMES, MESSIEURS LES MINISTRES,
DISTINGUES INVITES,
MESDAMES, MESSIEURS.
C’est avec un réel plaisir que je prends la parole à cette Assemblée Générale des Nations Unies ayant pour principal thème « Accélérer l’action pour mettre fin au sida ».
Je faillirais à mon devoir si je ne remerciais pas, aux noms de mes pairs les Chefs d’États Africains et au nom de mon peuple, le Secrétaire Général des Nations Unies pour le rôle de premier plan que jouent les Nations Unies depuis Abuja en 2001 dans la mobilisation et l’accroissement des ressources en faveur de la lutte contre le VIH/SIDA dans les pays en Développement, et plus particulièrement en Afrique.
DISTINGUES INVITES, MESDAMES, MESSIEURS.
A Istanbul le 23 mai 2016, j’ai eu l’occasion de porter à votre connaissance que mon pays la République Centrafricaine a connu depuis trois(3) décennies une série de crises militaro politiques dont la plus profonde et la plus dévastatrice a été celle qui a démarré en fin 2012, entrainant une crise humanitaire sans précédent.
Cette crise humanitaire n’a pas épargné les multiples efforts que le Gouvernement Centrafricain et la Communauté Internationale déploient depuis trois décennies pour faire face aux effets dévastateurs du virus du Sida.
La crise qui a commencé en fin 2012 a ralenti la riposte multisectorielle contre le VIH et le Sida avec, comme conséquence, une faible amélioration des différents indicateurs permettant de jauger le niveau de mise en œuvre des différents programmes développés en réponse à notre engagement de 2011. Entre 2013 et 2014, près du tiers des patients sous traitements antirétroviraux ont été perdus de vue et ont dû arrêter leur traitement à cause des déplacements massifs des populations et des difficultés d’organisation des soins.
Un adage dit : « C’est dans le malheur qu’on reconnait les vrais amis ». Pendant cette période difficile, mon pays a effectivement eu de vrais amis qui l’ont soutenu dans différents domaines.
Dans le cas de la riposte au VIH et le Sida, la République Centrafricaine a bénéficié de l’appui de toutes les Agences du Système des Nations, du Fonds Mondial, des Partenaires bilatéraux et des Organisations Non Gouvernementales humanitaires.
A titre d’exemple, trois Hauts responsables des Institutions des Nations Unies ont fait le déplacement de Bangui pour assister le peuple Centrafricain : Je voudrais citer le Secrétaire Général des Nations Unies, le Directeur Exécutif et le Directeur Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’ONUSIDA à qui je réitère, à l’occasion de cette réunion de Haut Niveau, le message de gratitude du peuple Centrafricain.
Monsieur le Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies,
Distingués invités, Mesdames Messieurs ;
Les différents appuis reçus ont permis de faire face au double défi auquel mon pays était confronté à savoir d’une part le poids de l’épidémie du VIH manifesté par une prévalence à 4,9% en 2010 et d’autre part les conséquences de la crise sur la qualité de la riposte.
Grâce à ces appuis, nous avons réussi à juguler partiellement les effets pervers de la crise et à maintenir la courbe descendante de la prévalence sensiblement au niveau initialement prévu par les projections spectrum. Les résultats préliminaires d’une enquête de sérosurveillance sur sites sentinelles de femmes enceintes donnent un taux de prévalence de 4,4%.
Cependant, malgré les efforts déployés, de multiples défis doivent être relevés afin de permettre à la République Centrafricaine de s’associer avec les autres pays membres afin d’accélérer l’action pour mettre fin à l’épidémie du Sida d’ici fin 2030.
C’est dans cette perspective que le pays vient de se donner d’un Plan Stratégique National pour la période intermédiaire 2016-2020 afin de permettre à mon pays de contribuer à l’intensification des efforts mondiaux durant cette courte fenêtre d’accélération de nos interventions.
Le Gouvernement de la RCA à travers ce plan stratégique 2016-2020, s’inscrit dans la dynamique d’un monde sans SIDA d’ici 2030 et pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable. Nous nous battrons pour mettre en œuvre la stratégie des 03 fois 90 retenue par la Communauté Internationale.
En effet, notre principal objectif est d’augmenter à 90% la couverture très faible en ARV située pour l’heure à 24%. Un accent particulier sera mis sur la prévention des nouvelles infections.
Les ressources requises pour la mise en œuvre de ce Plan Stratégique sont évaluées à 247.000.000 d’Euros.
Le Gouvernement s’est déjà engagé à soutenir dans la mesure de ses possibilités la mise en œuvre dudit Plan.
Tout en adressant mes sincères remerciements à l’endroit de tous ceux qui, depuis plusieurs années, nous accompagnent dans cette lutte de longue haleine, je voudrais saisir cette opportunité en lançant un vibrant appel aux Partenaires au Développement pour soutenir nos actions.
Vive le Partenariat national et international pour la lutte contre le sida.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
Pr Faustin Archange Touadera, Président de la RCA