Bangui — La population de Obo organise depuis hier des manifestations hostiles aux forces ougandaises basées dans la ville pour la lutte contre la LRA. La tension est montée d’un cran dans la ville suite à la tentative des soldats ougandais de disperser les manifestants.
Les habitants de Obo reprochent aux soldats ougandais leur manque de réaction face à l’attaque, dimanche dernier du village Kadjema par les éléments de la LRA. Selon une autorité locale, la population a barricadé les principaux axes pour exprimer son mécontentement « après l’information que nous avons eue, faisant état d’une attaque de la LRA à quelques kilomètres de la ville et face au refus de l’armée ougandaise de se rendre sur les lieux, la population est sortie spontanément dans les rues pour dire non. Les axes ont été barricadés et des pneus brulés » a-t-elle expliqué.
Le préfet du Haut-Mbomou, Ghislain Dieu béni Kolengo contacté par le RJDH a indiqué que la levée des barricades a fait un blessé « les forces ougandaises ont tiré pour lever les barricades. Dans la foulée, le chauffeur du HCR a reçu des éclats de balles. Il est pour le moment à l’hôpital » a-t-il expliqué.
Selon des informations du RJDH confirmées par le préfet du Haut-Mbomou, les forces ougandaises ont déchiré le drapeau centrafricain et brutalisé les sous-préfets de Obo et de Mboki « je peux confirmer ces informations parce qu’il m’a été rapporté qu’un soldat ougandais a déchiré notre drapeau lors de l’intervention. Les sous-préfets de Obo et de Mboki à qui j’ai demandé d’aller calmer la tension, ont été aussi brutalisés » confie Ghislain Kolengo qui dénonce ces faits en ces termes « ce sont des actes ignobles que je dénonce avec énergie. J’ai clairement dit au colonel commandant l’armée ougandaise que ce comportement va conduire à un incident diplomatique ».
Deux réunions ont été organisées dans la journée par le préfet pour essayer de calmer la tension. De sources indépendantes, la population maintient son exigence relative au retrait des forces ougandaises. Malgré ces tentatives, les activités sont paralysées dans la ville. De sources locales, les forces ougandaises ne patrouillent plus dans la ville « ce sont les Faca qui circulent dans la ville mais les soldats ougandais sont restés dans leur camp » a expliqué un habitant joint au début de l’après-midi.
Le commandant de l’armée ougandaise basée à Obo n’a pas été joignable dans la journée pour se prononcer sur cette affaire.
Le bilan de l’attaque du village Kadjema (45 km de Obo) par la LRA le dimanche dernier, déclic de ce mouvement, fait état d’une quinzaine de personnes enlevées et de plusieurs biens emportés.