L’Ouganda envisage de retirer son contingent engagé dans la lutte contre l’Armée de résistance du seigneur (LRA) en Centrafrique, au motif que cette dernière « n’est plus une menace » et, le soutien de la communauté internationale, jugé insuffisant.
Selon le porte-parole de l’armée ougandaise, Paddy Ankunda, son pays envisageait ce retrait car ses objectifs dans la lutte contre la LRA ont été atteints, et Kampala estime que ce groupe armé ne représente plus une menace. « L’Ouganda a atteint ses objectifs dans la lutte contre la LRA. La LRA s’est dégradée, elle n’a plus les moyens de faire la guerre », a-il précisé. Outre les 10.000 Casques bleus déployés dans le pays, environ 2000 soldats ougandais, soutenus notamment par des soldats américains, sont actuellement déployés dans l’Est de la Centrafrique.
L’accalmie des confrontations armées entre l’ex-rébellion Séléka et les milices anti-balakas semblent permettre à la LRA de gagner du terrain. Certaines de ses attaques se sont produites dans le Nord-est de la Centrafrique, dans des zones échappant en grande partie au contrôle de la Minusca, présente dans les principales villes du pays. Selon l’ONU, l’ armée de résistance du seigneur a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants.
Créée en 1987 avec pour objectif de renverser le président ougandais, Yoweri Museveni, la LRA s’est forgée une effroyable réputation au fil de ses exactions, s’étendant en Ouganda, dans le soudan du sud, dans le nord-est de la République démocratique du Congo puis, en Centrafrique. Elle a été depuis affaiblie par la capture ou la défection de plusieurs de ses chefs.
Josiane Mambou Loukoula