Invité à Bruxelles aux Journées Européennes du Développement, le président de la République centrafricaine, le professeur Faustin Archange Touadera était hier la vedette de tous les chefs d’Etat et des gouvernements présents dans la salle de conférence prévue à cet effet. L’intégrité et la bonne moralité de cet universitaire ayant dépassé toutes les frontières, l’Union Européenne, premier bailleur du monde est désormais décidée à avoir un regard différent à l’endroit de ce pays jadis considéré comme un terreau de tous les paradoxes. Nous vous publions l’intégralité du discours du Professeur Faustin Archange Touadera.
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,
Messieurs les Premiers Ministres,
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Monsieur le Président du Conseil Européen,
Monsieur le Président de la Commission Européenne,
Madame la Haute représentante pour les Affaires Etrangères et politique de sécurité,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Mes propos consistent à remercier, tant en mon nom personnel, qu’au nom du peuple centrafricain, l’Union Européenne, pour l’invitation qu’elle nous a adressée en vue de notre participation à ces Journées Européennes de Développement, dans le but de nous aider à poser les bases nous permettant de relever notre pays.
Comme vous le savez tous, la République Centrafricaine était plongée dans une crise militaro politique aux conséquences très désastreuses sur la situation du pays ainsi que de son économie.
La transition politique née de cette crise a duré trois(3) années.
L’aide internationale était consacrée au financement des charges que l’Etat ne pouvait plus assurées et les besoins humanitaires couverts par les ONG.
Le pouvoir d’achat des populations est redevenu trop faible et la pauvreté a augmenté.
Le désespoir est général.
Le 30 mars 2016 marque un tournant définitif dans la transition politique qui a duré trois(3) années puisque cette date correspond à celle du retour à l’ordre constitutionnel normal.
Aujourd’hui, le défi est important, nous sommes condamnés à le relever.
Pour relever le pays, nous avons l’ambition de travailler sur deux(2) secteurs clés :
- La paix et la sécurité,
- Les questions économiques.
La paix et la sécurité condition la condition sine qua non du développement.
Pour les obtenir, nous avons besoin d’aller au DDRR.
Depuis notre prise de fonction, nous travaillons sur cette importante question.
J’ai personnellement organisé des consultations avec les différents responsables des groupes pour leur expliquer la nécessité d’aller à ce désarmement que je veux concerté.
Plusieurs responsables des groupes armés m’ont assuré de leur adhésion au processus projeté.
Aussi, ai-je mis en place un dispositif rattaché à la Présidence de la République chargé du suivi de cette opération qui sera lancée très bientôt.
Pour ce qui concerne les questions économiques, notre engagement est d’améliorer le climat des affaires pour inciter l’investissement privé étranger avec ses effets bénéfiques pour le pays, relancer les secteurs productifs afin de créer de la richesse.
Mesdames et Messieurs,
Notre rencontre d’aujourd’hui à Bruxelles doit guider la préparation du cadre de coopération adaptée à cette nouvelle politique que nous voulons mener en insistant sur les résultats prioritaires à atteindre au cours des deux(2) ou (3) années à venir et sur la nécessité de réduire les contraintes liées aux politiques de coopération des bailleurs de fonds.
Comme je l’ai indiqué à l’instant, la sécurité et la relance économique restent les premières priorités du régime qui est issu des dernières élections présidentielles en République Centrafricaine.
Les partenaires de l’Union Européenne doivent savoir que la Présidence et le Gouvernement de la République veilleront au respect strict du principe d’intégrité qui doit caractériser désormais la gestion des affaires publiques.
D’ailleurs la Présidence de la République va organiser dans les jours à venir un séminaire gouvernemental pour attirer l’attention des Membres du Gouvernement sur le type de gouvernance à mettre en place et dont ils sont les acteurs principaux.
Le peuple a plus que jamais le droit de savoir ce qui se passe dans les institutions de l’Etat.
Les institutions publiques ne doivent plus être des tours d’ivoires opaques.
Au cours de ma mandature, la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat sera à l’honneur.
Nous en prenons l’engagement, nous en donnons la garantie.
Le Gouvernement compte organiser d’ici l’automne prochain, avec l’appui de l’Union Européenne, une table ronde des bailleurs de fonds pour présenter les différents projets liés à ses priorités dans tous les domaines de la vie nationale pour les années à venir et solliciter leur appui.
La Table Ronde de Bruxelles devra offrir à la République Centrafricaine de nouvelles perspectives en termes de stabilité et de développement à travers les accompagnements qui seront mis e place grâce aux appuis des partenaires.
Je voudrais, avant de finir, demander aux partenaires qui sont ici d’honorer de leur participation cette importante rencontre sur laquelle la République Centrafricaine compte énormément.
J’ai pris l’engagement de sortir la République Centrafricaine de son sous développement chronique.
Pour atteindre cet objectif, je ne tolérerais aucune malversation et des mesures drastiques seront prises contre tout contrevenant.
Nous allons nous soumettre à des règles de disciplines budgétaires dans le cadre des objectifs que nous allons ensemble définir.
Nous allons assainir les finances publiques tout en ayant à l’esprit que la finalité est le bien être de la population et la croissance économique qui constitue le premier pas vers le développement socio économique de la République Centrafricaine.
Soyez assurés chers partenaires que les aides et les prêts que vous aurez à consentir à la République Centrafricaine seront utilisés à bon escient.
Que Dieu sauve la République Centrafricaine.
Je vous remercie.