Des missionnaires capucins ont été attaqués mercredi 15 juin dans le nord-est de la Centrafrique. La région est contrôlée par les rebelles de la Séléka
La mission capucine de Ngaoundaye, dans le nord-est de la République centrafricaine, a été pillée, mercredi 15 juin, rapportent des sources locales relayées par l’agence Fides. "Un groupe de membres de la Séléka, est arrivé à Ngaoundaye. Il est entré dans la cuisine de la mission alors que diverses personnes, dont des missionnaires et des habitants de la région, se sont réfugiées dans les chambres", raconte le P. Francesco, du Centre des Missions étrangères des Frères capucins du Couvent Saint-Bernardin-de-Gênes, qui se trouve en contact avec les Pères capucins de Ngaoundaye.
Privés de vivres
"Les membres de la Séléka étaient à la recherche de nourriture et heureusement ils n’ont pas fait de victimes au sein de la mission", déclare le religieux. "À la mission, les personnes qui s’y trouvent sont actuellement privées de vivres, parce que tout l’office a été pillé. Les membres de la Séléka se sont installés au siège de la gendarmerie et un religieux entend s’y rendre pour demander un peu de nourriture." "La situation dans le village demeure incertaine alors qu’il semble que le chaos règne également à Bozum", poursuit le P. Francesco.
La Séléka est une alliance de mouvements rebelles issus du nord-est du pays, zone à majorité musulmane et marginalisée par Bangui. Dans sa marche pour la conquête du pouvoir, de décembre à mars 2013, la Séléka a pillé, brûlé et tué sur son passage, visant en premier lieu les biens des chrétiens (environ 80 % de la population).
Regain de violence
Selon l’agence Fides, qui cite « d’autres sources missionnaires », cette attaque est liée à un incident ayant eu lieu quelques jours auparavant dans la région, et au cours duquel des membres d’un groupe de la Séléka ont été tués au cours d’une fusillade avec les gendarmes.
Ces incidents ont lieu dans un contexte de regain de violence dans le pays. Dans la capitale, des incidents ont fait trois morts dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juin. L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, s’est rendu sur les lieux pour lancer un appel au calme.