L’artiste centrafricain Idylle Mamba, vient de donner un concert à Bangui, la capitale du pays. Le concert, né d’un concept appelé «Smile», avait pour but de soutenir les enfants des camps des déplacés, en leur procurant le sourire à travers la musique.
Les organisateurs de l’événement cherchent à donner un peu d’espoir à ces enfants meurtris par les violences interreligieuses qui ont secoué (et continuent dans certaines zones du pays) les Centrafricains.
Auguste Saint-Clair Gbogbo, Président du comité d’organisation du concert explique: «Idylle est descendue à Bangui pour redonner du sourire à tous ces enfants qui habitent encore dehors dans les «ledger» (appellation des sites des déplacés), qui n’ont pas de soins médicaux, qui manquent de quoi se nourrir, qui ne vont pas à l’école. C’est le concept Smile qu’elle est venue développer avec les enfants».
L’artiste, Idylle Mamba, a fait part des raisons qui l’ont poussé à donner ce concert : «Je suis venue pour redonner le sourire aux enfants centrafricains parce que je me suis dit qu’après tout, ce qui s’est passé, beaucoup d’enfants ont perdu le sourire, beaucoup de familles ont perdu le sourire. Donc, je suis venue avec ce concept sur lequel je suis en train de travailler en ce moment qui s’appelle Smile, «Nguia» en sango, pour essayer de partager tout simplement des moments avec ces enfants, avec ces familles centrafricaines, juste pour leur permettre d’oublier un peu ce qui s’est passé et passer un instant présent, un bon moment ensemble».
La RCA minée par une guerre religieuse
La RCA revient de loin. D’extrêmes violences interreligieuses entre chrétiens (anti-Balaka) et musulmans (Seleka et pro-Seleka) ont eu à déchirer ce pays d’Afrique centrale, l’un des plus pauvres au monde.
Ces affrontements, qui ont fait des milliers de morts, sont nés de la chute de François Bozizé, chassé du pouvoir en 2013 par les ex-rebelles Seleka, majoritairement musulmans et dirigés à l’époque par Michel Djotodia, qui s‘était installé à la tête du pays. Ce dernier a démissionné de ses fonctions, ainsi que le Premier ministre Nicolas Tiangaye, le 10 janvier 2014, sous la pression des autres chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale réunis à N’Djaména, au Tchad.
Le départ du pouvoir de Michel Djotodia et de ses rebelles avait provoqué des règlements de comptes de la part des milices chrétiennes anti-Balaka, qui se vengeaient des exactions commises par les rebelles Seleka. Les violences se sont même intensifiées au cours de la transition assurée par Catherine Samba-Panza et ce, malgré la présence des Forces françaises visant à sécuriser le pays.
L’élection de Faustin-Archange Touadéra à la tête de la Centrafrique suite à la présidentielle de février dernier est porteuse d’espoir. Mais les cicatrices du conflit restent encore béantes et le pays est à reconstruire.
Bella EDITH