C’est sans doute le plus grave incident impliquant des milices armées depuis l’élection du nouveau président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, en mars dernier : notre Observateur raconte comment, la semaine dernière, un différend lors du passage d’un troupeau de bœufs a dégénéré en massacres à Ngaoundaye.
La ville de Ngaoundaye, située dans l’extrême nord-ouest de la Centrafrique, à proximité immédiate des frontières avec le Tchad et le Cameroun, a connu une semaine de chaos au cours de laquelle elle a été le théâtre d’une attaque de la part de combattants de l’ex Séléka, le groupe rebelle armé à l’origine du coup d’État en Centrafrique en mars 2013. De nombreuses maisons ont été incendiées et selon les rapports médicaux, sept combattants armés et au moins quatre civils ont été tués. Une dizaine de civils ont également été blessés.
L’escalade de violence a débuté le 11 juin dernier, lorsqu’un important troupeau de bœufs encadré par huit miliciens armés est rentré dans Ngaoundaye. Le troupeau était parti de la ville de Nzoro et se dirigeait vers le Cameroun. Les circonstances exactes du déclenchement des violences n’ont pu être vérifiées pour l’instant. Mais selon nos Observateurs, les miliciens armés ont reçu l’ordre de déposer leurs armes à la gendarmerie de la ville. Comme ils se montraient peu coopératifs, des miliciens anti-balaka seraient venus avec l‘intention de prêter main forte à la police. Ces miliciens auraient alors identifié, parmi les hommes encadrant le troupeau, des combattants de la Séléka, leurs ennemis jurés, qui ne parlaient pas le sango, la langue locale. Un affrontement a alors eu lieu, causant la mort de sept miliciens escortant le troupeau.
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