La peine de 18 ans de prison prononcée à l’encontre de Jean-Pierre Bemba à la CPI et l’investiture de l’ex-gouverneur de la Banque centrale, Jean-Claude Masangu, à la tête de l’Union pour le Développement du Congo (UDCO), parti de l’ex-ministre décédé Banza Mukalay sont parmi les sujets commentés par les journaux parus mercredi 22 juin à Kinshasa.
Reconnu coupable en mars dernier pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par ses troupes en Centrafrique entre 2002 et 2003, Jean-Pierre Bemba Gombo écope d’une peine de 18 ans de prison ferme. Le verdict de la chambre de première instance III est tombé mardi 21 juin à La Haye, rapporte L’Avenir. D’après la juge, déduction sera faite sur la peine ordonnée.
Dans son verdict, la cour pénale internationale n’a tenu compte d’aucune circonstance atténuante pour l’ex-chef de guerre, précise le quotidien, indiquant que la CPI a plutôt retenu des « circonstances aggravantes sur tous les crimes commis par les troupes de Jean-Pierre Bemba ainsi qu’au comportement coupable du condamné lui-même.»
En condamnant Jean-Pierre Bemba à 18 ans de prison ferme, les juges de la CPI ont estimé que le chef hiérarchique du MLC était bien conscient de la gravité des crimes commis par ses éléments, déduit le tabloïd.
Commentant ce verdict de la CPI à l’encontre de Jean-Pierre Bemba, Le Phare estime qu’avec ses dix-huit ans de prison ferme, la « mort politique » de Jean-Pierre Bemba semble certaine.
A en croire le quotidien qui analyse l’impact de cette peine sur la vie politique du sénateur congolais, « le président du MLC pourrait recouvrer sa liberté dans dix ans, si Dieu lui prête vie.»
Et Mathématiquement parlant, il ne serait pas si vieux, soit 64 ans pour relancer sa carrière politique, poursuit le quotidien. Mais, fait-il remarquer, au vu de son casier judiciaire lourdement chargé, puisque condamné pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, il est totalement disqualifié pour une quelconque compétition électorale.
Le Journal rappelle que le sénateur est poursuivi dans une autre affaire de subornation des témoins à la CPI. « Ici aussi, une lourde condamnation plane à l’horizon », croit savoir le tabloïd.
Pour le quotidien, c’est désormais l’écran noir qui se projette devant cette personnalité politique congolais qui, à son avis, paraissait en mesure de bouleverser complètement la scène politique nationale, dans l’hypothèse de sa libération cette année.
Le MLC parle d’une " justice sélective " et promet d’aller en appel, renseigne pour sa part Forum des As. Devant les militants réunis au siège du parti à Kinshasa, Mme Eve Bazaïba, secrétaire générale du MLC a notamment dénoncé «la politisation à outrance de la CPI.»
Elle a par ailleurs regretté que Jean-Pierre Bemba soit condamné sans aucune circonstance atténuante et rappelle que le sénateur congolais garde encore son droit de faire appel.
Dans un tout autre registre, La Prospérité fait savoir que l’ex-Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Jean-Claude Masangu, vient d’être investi à la tête de l’UDCO (Union pour le Développement du Congo). Il succède ainsi à Baudouin Banza Mukalay, décédé le 14 mai dernier, précise le quotidien.
Jean-Claude Masangu a pris ses fonctions, mardi 21 juin 2016 à Kinshasa et s’inscrit dans la continuité au sein de la Majorité Présidentielle, rapporte le journal, estimant qu’avec cette nouvelle casquette, Jean-Claude Masangu signe son grand retour sur la scène politique à un moment particulier de l’histoire politique mouvementée de la RDC.
Dans son discours, prononcé juste après son investiture, Jean-Claude Masangu a notamment promis d’accroître le nombre d’élus UDCO aux échéances électorales prochaines, rapporte le journal.