La bande armée « sans foi, ni loi » du quartier économique de Bangui a brisé la tranquillité du KM 5 et défie la République.
Lundi, 20 juin 2016, le quartier commercial de Bangui a été le théâtre d’affrontement armé entre les miliciens du KM 5 et une section de la MINUSCA qui défendait le Commissariat du 3e Arrondissement. La bande armée dirigée par un surnommé 50/50 a pris en otage six policiers la veille et subordonnait leur libération en échange d’hommes appréhendés au PK 12 et qui seraient proche de lui. Voulant récidiver, malheur pour lui que les casques Bleus ont déjoué sa énième tentative et des innocents ont laissé leur peau.
Sur les réseaux sociaux, l’opinion nationale et internationale a condamné les agissements de ce seigneur de guerre qui a mis en péril la vie de ses concitoyens et paralysé les activités économiques d’une partie de Bangui. Pire, sa méthode opératoire laisse croire que Boko Haram et Shebab ont élu domicile en Centrafrique. Au nombre des condamnations, figure celle de M. Hassan Bi Abdoulaye, soulignant que « la paix est revenue et beaucoup de gens sont rentrés. Mais il y a des groupuscules belliqueux qui sont aussi rentrées… Comment pouvons-nous admettre que des personnes qui ont été arrêtées parce qu’elles détiennent des armes de guerre peuvent conduire à la situation actuelle où nos frères ont trouvé la mort pour rien. Le km5 ne doit pas devenir un far west. »
L’autre message de récrimination est celui de M. Ousman Badamassy qui note que « c’était une grave folie de prendre en otage des policiers de la république. Un acte à condamner. » Il rappelle à ses compatriotes de tous bords que la République Centrafricaine a renoué avec la légalité constitutionnelle, donc « la justice et Force resteront toujours à la loi ». Dans son message, Ousman Badamassy, invite ses concitoyens à respecter l’ordre établi et désapprouve les actions de la bande à 50/50, car « je n’ai jamais vu une auto-défense contre un gouvernement…jamais », dit-il.
Aussi, dans sa communication, il interpelle les musulmans et les habitants de la localité à cultiver la paix et non la loi du Talion, afin de ne pas trahir les hautes personnalités de ce monde qui, tous ont apporté « soutien et solidarité » à la communauté musulmane en détresse dans notre pays en visitant le KM5 malgré les risques. Par leurs gestes, le KM5 est devenu un symbole.
Par ailleurs, Fridolin Ngoulou, journaliste au RJDH, rapporte que les six policiers otages ont recouvré la liberté après les négociations.
Fleury AGOU